Un alpiniste expérimenté de 39 ans est sous le coup d'une accusation d'homicide involontaire par négligence après avoir abandonné sa compagne de 33 ans, inexpérimentée, pendant une ascension périlleuse du Grossglockner, le sommet le plus élevé d'Autriche. La femme, coincée à près de 3 800 mètres d'altitude face à des températures chutant à -20 °C, a succombé au froid après six longues heures d'attente.
Selon des sources, l'homme aurait pris la décision controversée de poursuivre l'ascension malgré des conditions météo extrêmes, avec des rafales dépassant les 70 km/h. Il est décrit comme un alpiniste aguerri, capable de gérer une montagne mais ayant sous-estimé les dangers auxquels il devait faire face, et ceux auxquels sa compagne était confrontée.
Les experts en alpinisme soulignent que la sécurité est primordiale et préconisent une remise en question des pratiques des alpinistes moins expérimentés dans des ascensions difficiles. "Il doit toujours y avoir un équilibre entre l'ambition et la sécurité", avertit un spécialiste qui a suivi l'affaire. Ces paroles résonnent particulièrement dans ce cas tragique, où la témérité semble avoir pris le pas sur la prudence.
Le prévenu a ensuite quitté sa compagne seule au sommet pour aller chercher une aide, un abandon qui a duré bien trop longtemps. Les enquêteurs ont qualifié son comportement de « légèreté coupable », soulignant qu'il aurait dû faire demi-tour plus tôt pour éviter une issue fatale.
Pour sa part, l'avocat de l'accusé insiste sur le fait qu'il n'a jamais eu l'intention de nuire et qualifie cette tragédie de "désastreux accident dû à la fatalité". Il a également exprimé des regrets profonds pour ce qui s'est passé, regrettant la tournure événementielle qui a conduit à cette situation.
Le tribunal régional d'Innsbruck examinera cette affaire le 19 février 2026. Si reconnu coupable, l'homme risque jusqu'à trois ans de prison, posant ainsi la question complexe des responsabilités en montagne, qui suscite de vifs débats au sein de la communauté alpiniste.
