Le 4 décembre 2008, Paris est le théâtre d'un des braquages les plus audacieux de l'histoire. En fin d’après-midi, quatre malfaiteurs armés s'introduisent dans la célèbre bijouterie Harry Winston, située au cœur du célèbre "Triangle d’or" parisien. Leur méthode, qui mêle ruse et préparation minutieuse, étonne par son originalité. Pour déjouer la vigilance des agents de sécurité, trois des braqueurs se déguisent en femmes avec des perruques.
Une fois à l'intérieur, ces criminels, manifestement bien informés, s'adressent aux employés par leurs prénoms, prouvant leur connaissance fine des lieux. Leur plan est si calibré qu'en moins de vingt minutes, ils réussissent à s’emparer de diamants, montres de luxe et parures, pour un butin vertigineux évalué à 85 millions d’euros, un record à l'époque pour un vol de bijoux en France.
Ce casse spectaculaire fait rapidement la une des journaux, notamment ceux de Le Parisien et Libération, mettant en avant la bravoure et l'audace des malfaiteurs, mais aussi les failles dans le dispositif de sécurité de la bijouterie. En février 2015, la cour d'assises de Paris condamne Douadi Yahiaoui, reconnu comme le cerveau de l’opération, à 15 ans de prison. Une partie significative du butin est retrouvée dans un cadre peu commun : coulée dans le béton d'un égout près de son domicile.
Les experts comme Bernard Sussman, criminologue, affirment que de tels actes brillants restent rares et difficiles à réaliser. « Cela demande une préparation exemplaire et une connaissance pointue des lieux », commente-t-il. La complicité d'un vigile, Mouloud Djennad, a également été soulignée au cours du procès, illustrant les vulnérabilités qui peuvent exister même dans des institutions prestigieuses. Ce braquage est révélateur des enjeux de sécurité auxquels font face les commerces de luxe aujourd’hui.
Ce vol reste gravé dans les mémoires, non seulement pour le montant dérobé, mais aussi pour l’ampleur et la créativité du mode opératoire, qui interrogent encore aujourd'hui le monde de la sécurité et de la justice.







