Lors d'un direct sur Twitch, la streameuse d'extrême gauche Mouffette a suscité une vive polémique en proposant l'idée d'une version de Call of Duty se déroulant à Gaza. Cette réflexion fait suite à une vidéo YouTube qui dénonçait la supposée propagande à l'œuvre dans le célèbre jeu vidéo. « Ça serait trop bien », a-t-elle plaisanté, avant de nuancer ses propos : « Non, ça ne serait pas trop bien, mais allons au bout du fun quoi ».
Dans cette version fictive du jeu, elle imagine des missions avec le Hamas, plaisantant sur le fait que « 90 % de la campagne se passe dans un tunnel ». En parlant du camp israélien, elle évoque l'ancien député Meyer Habib, le décrivant comme un instructeur qui aurait pour cible le député de La France Insoumise, David Guiraud. Les images de cette campagne fictive, où le joueur aurait pour objectif de « tirer sur cette cible », se dessinent dans un humour macabre.
Les propos de Mouffette ne sont pas sans rappeler les critiques plus globales adressées aux jeux vidéo qui intègrent des conflits contemporains. De nombreux experts s'accordent à dire que ces représentations peuvent trivialiser des situations géopolitiques complexes, comme l'analyse du sociologue Jean-Pierre Dubois, qui souligne l'importance de traiter ces sujets avec précaution, afin d'éviter d'alimenter des stéréotypes ou des discours haineux. La ligne entre divertissement et propagande est souvent floue dans l'univers vidéoludique.
En 2020, un rapport de l'Observatoire du jeu vidéo avait déjà alerté sur cette question, soulignant que de nombreux joueurs peuvent être influencés par le contenu qu'ils consomment, ce qui peut affecter leur perception de la réalité. Non seulement la culture vidéoludique doit être responsable, mais elle se doit également d'intégrer des narrations nuancées qui reflètent fidèlement les dynamiques des conflits.
Dans un contexte de tensions géopolitiques marquées, cette proposition jugée provocatrice par certains pourrait également être perçue comme une manière de mettre en lumière les conséquences tragiques des guerres et des conflits, tout en interrogeant notre rapport aux jeux vidéo et à la violence.







