Au pied du majestueux sapin de la place de la République, trois maîtres souffleurs de verre, Jean-Marc, Mathieu et Daniel, font sensation au marché de Noël de Metz. Pour la première fois cette année, ces artisans, issus de la cristallerie Saint-Louis, partagent leur savoir-faire avec les visiteurs.
À quelques pas de leur stand, un four brûlant à 1 200 degrés Celsius accueille le cristal qui se transforme en délicates boules de Noël. "Je vais maintenant recharger, c'est-à-dire reprendre du cristal", explique Jean-Marc, captivant l'audience qui s'est massée autour de lui. Les démonstrations, offertes du mercredi au samedi dès 14 heures, révèlent la passion et l'habileté des souffleurs.
Des rencontres inspirantes
Les spectateurs, comme Michèle, une retraitée de Dunkerque, sont émerveillés par le spectacle. "C'est incroyable de les voir travailler. Ce sont de véritables artistes", s'enthousiasme-t-elle. En vacances à Metz, Michèle a déjà fait des achats, privilégiant l'authenticité des pièces artisanales plutôt que la production de masse.
Blanche, qui découvre pour la première fois le soufflage de verre, partage son émerveillement : "Je pensais que ça prendrait plus de temps pour fabriquer une boule, mais c'est fascinant !". Ces réactions témoignent de l'engouement pour cet art, rare et réalisé devant leurs yeux.
Les créations n'étant pas disponibles à l'achat immédiat, car elles nécessitent une nuit entière pour refroidir, de nombreux visiteurs se dirigent vers la boutique pour acquérir des précédentes œuvres. Marina, venue de la région parisienne, souligne son soutien aux artisans : "Je préfère acheter des pièces qui ont une histoire, plutôt que des produits fabriqués à des milliers de kilomètres".
Un savoir-faire à transmettre
Pour Daniel, ces démonstrations sont essentielles, notamment pour contrer le phénomène de la contrefaçon. "Il est crucial de montrer notre savoir-faire. Les gens doivent savoir ce qu'ils achètent", insiste-t-il. L'objectif est également d'inspirer la prochaine génération. Jean-Marc relève que plusieurs jeunes s'intéressent au métier : "Nous leur indiquons les écoles, et certaines ont déjà suivi nos conseils".
Alors que la profession compte un peu plus de mille artisans en France, dont 380 à l'Usine de Saint-Louis, la transmission de cette passion devient de plus en plus vitale. Les œuvres, tout en finesse, sont proposées entre 15 et 30 euros, et continueront d'émerveiller les visiteurs jusqu'au 30 décembre, lorsque le marché fermera ses portes. Comme l'indique une récente étude de France3, le savoir-faire traditionnel est essentiel à la culture locale et mérite d'être célébré.







