Dans une décision peu commune, le tribunal administratif de Lille a ordonné l'État à indemniser une famille du Nord de la France à hauteur de 470 euros. Cette décision fait suite à l'absence prolongée d'un professeur de français au sein du collège Gambetta de Lys-lez-Lannoy, privant ainsi l'élève de 55 heures d'enseignement durant l'année scolaire 2022-2023.
Le tribunal a rappelé que le ministre de l'Éducation nationale doit veiller à la continuité de l'enseignement des matières obligatoires comme le français. En effet, l'absence de ce professeur représente un manque de 34% du volume horaire annuel de français en classe de sixième, une année jugée cruciale pour la scolarité des élèves.
Cette décision fait écho à une problématique plus large sur la gestion des ressources humaines dans l'Éducation nationale. De nombreuses familles, comme celle-ci, expriment leur frustration face à des situations similaires où les élèves se retrouvent sans enseignement régulier. L'expert en éducation, Jean-Pierre Dupont, indique que "de telles absences, sans remplacements adéquats, peuvent avoir des conséquences durables sur les apprentissages des élèves."
Ainsi, le tribunal a jugé que l'État avait commis une faute en ne trouvant pas de solution satisfaisante aux absences d'enseignants. Il a été précisé que les efforts du rectorat pour pallier ces manques ne suffisent pas à exonérer l'État de sa responsabilité.
D'autre part, dans un cas similaire concernant une autre élève de la même famille, le tribunal n'a pas considéré que l'État avait commis une faute pour l'absence d'un enseignant en physique-chimie, faute de volume d'heures manquantes significatif. Ces décisions révèlent un environnement éducatif en tension, où les droits des élèves à un enseignement de qualité peuvent parfois être mis à mal.
La question de savoir comment garantir une continuité des cours face aux imprévus reste donc un enjeu majeur pour le système éducatif français, surtout après les récentes réformes qui visent à améliorer la situation. Comme le souligne la journaliste Émilie Moreau, "le défi demeure de concilier gestion des ressources et qualité de l’enseignement."







