Le ministère de l'Intérieur a recensé une multiplication des actions des agriculteurs, avec 80 actions signalées le 17 décembre, surtout dans le Sud-Ouest. Ce jeudi, l'attention se tourne vers Bruxelles, où des dizaines de tracteurs en provenance du Nord de la France convergent vers le siège de la Commission européenne.
Alors que 900 000 doses de vaccin contre la dermatose nodulaire seront mises à disposition ce jeudi 18 décembre, le Premier ministre Sebastien Lecornu a annoncé le déploiement de sapeurs-pompiers et de militaires pour soutenir le plan de vaccination. Cependant, la mobilisation des agriculteurs ne montre aucun signe d'affaiblissement. Mercredi, 80 blocages ont eu lieu sur différentes routes, autoroutes et voies ferrées à travers le pays.
Les conséquences de ces blocages commencent à se faire sentir. Dans certaines stations de ski, comme Ax-les-Thermes, la situation est alarmante. Les routes qui mènent à ces lieux de villégiature sont bloquées, paralysant la livraison de denrées alimentaires. Selon les témoignages recueillis par Le Monde, les rayons des petits supermarchés se vident, et les restaurants craignent une chute dramatique de leur fréquentation à l’approche des vacances scolaires.
Mercosur : une menace de veto de la part de Paris
La tension augmente également au sujet du Mercosur. Les agriculteurs, particulièrement mobilisés en raison de la stratégie gouvernementale concernant la dermatose nodulaire, se tournent vers Bruxelles. Plus de 150 tracteurs, en provenance de départements tels que le Pas-de-Calais et la Somme, sont attendus devant la Commission européenne, alors qu’un vote crucial sur le traité commercial pourrait avoir lieu en fin de semaine.
Le message des manifestants est limpide : "Nous, on crève". Le Premier ministre Lecornu a d’ailleurs averti qu’un vote contre le Mercosur est envisageable si Bruxelles ne prend pas en compte les préoccupations des agriculteurs français. Emmanuel Macron a récemment rappelé que "le compte n'y est pas" et qu'une véritable prise en compte des enjeux agricoles français est indispensable.
Ce mouvement, qui unit des milliers d'agriculteurs mécontents, soulève des questions importantes sur la durabilité de la politique agricole française et sur la manière dont les accords commerciaux influencent la vie des agriculteurs et leur avenir. Les voix des professionnels du secteur, comme celles de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), se font entendre pour exiger des réponses concrètes de la part du gouvernement.







