Au cœur de la mode actuelle, un phénomène impressionnant attire tous les regards : les jupes volumineuses. Lors du récent défilé Chanel à Paris, Awar Odhiang, mannequin d'origine sud-soudanaise, a fait sensation en clôturant l'événement avec une jupe extravagante ornée de plumes et de fleurs, une création du nouveau directeur artistique Matthieu Blazy. La simplicité du tee-shirt en soie blanc, alliée à la majesté de cette jupe, a donné naissance à une image emblématique qui a été largement partagée sur les réseaux.
Ce retour en force des jupes surdimensionnées n'est pas un cas isolé. Pour son entrée chez Dior, le créateur Jonathan Anderson a également mis en avant des pièces sculpturales pour sa campagne de printemps, visant à évoquer le renouveau à travers des crinolines modernisées. En septembre, d'autres créateurs comme Sarah Burton pour Givenchy et Nicolas Ghesquière pour Louis Vuitton ont suivi cette tendance, avec des modèles dotés de basques et de volants qui révèlent un désir d'innovation face à la tradition.
Selon Halie LeSavage, journaliste pour Marie Claire, l'essor des jupes maxi pourrait coïncider avec une théorie économique intrigante : l'indice d'ourlet. Cette hypothèse suggère qu'une jupe plus longue émerge durant les périodes de récession, tandis que les minijupes reflètent un optimisme ambiant. Cela soulève des questions sur l'influence du climat économique sur la créativité des designers. Alors que les créations des plus grands noms de la mode illustrent cette prémisse, une ombre subsiste ; la diversité corporelle sur les podiums reste encore très limitée, selon un rapport de Vogue Business.
Les jupes maxi ne se contentent pas de faire une simple déclaration de style. Elles deviennent des symboles de limites personnelles. Plusieurs médias, dont l'édition américaine de Harper’s Bazaar, évoquent ces pièces comme des « vêtements ‘Ne m’approchez-pas’ », illustrant une tendance sociétale qui prône la nécessité de se protéger de l'intrusion. Dans une époque où l'on privilégie les limites émotionnelles, une jupe ample pourrait bien servir de refuge.







