Le 31 octobre dernier, un groupe d'avocats avait déposé une plainte devant la Cour de justice de la République (CJR) à l'encontre de Gérald Darmanin pour son soutien implicite à Nicolas Sarkozy, suscitant des interrogations sur son impartialité en tant que ministre de la Justice. Ce jeudi, la CJR a classé sans suite cette plainte, d'abord jugée irrecevable pour 28 des 29 plaignants en raison d'« irrégularités de forme », comme l'a indiqué le ministère public.
La commission des requêtes a également conclu qu'un dernier plaignant n'avait pas démontré avoir été lésé par les faits dénoncés. Cette décision, qui repose sur une évaluation rigoureuse par trois magistrats de la Cour de cassation, deux conseillers d'État et deux conseillers maîtres à la Cour des comptes, est définitive et ne peut faire l'objet d'un recours.
La plainte dénonçait la visite de Darmanin à Sarkozy, incarcéré pour son rôle dans l'affaire libyenne, comme une position qui compromettait son rôle de ministre. "Sa tristesse exprimée dans les médias suite à la condamnation de son mentor politique ne fait que soulever des questions quant à son objectivité," peut-on lire dans la plainte consultée par l'AFP.
Nicolas Sarkozy, condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs, a été emprisonné le 21 octobre, avant d'être libéré sous contrôle judiciaire le 10 novembre. Il a immédiatement interjeté appel de sa condamnation, qui doit être requalifiée lors d'un futur procès prévu entre mars et juin.
Cette affaire soulève des inquiétudes parmi les observateurs de la politique française. Selon un ancien membre du gouvernement, qui a souhaité garder l'anonymat, "la situation de Gérald Darmanin soulève des interrogations non seulement sur son comportement, mais également sur la perception de la justice par le grand public." Dans le contexte actuel, cette affaire pourrait avoir des répercussions sur la confiance des Français envers leurs institutions.
La CJR demeure la juridiction exclusive capable de juger les membres du gouvernement pour des faits commis dans le cadre de leurs fonctions, un aspect fondamental qui renforce l'importance de la séparation des pouvoirs en France.







