Le 3 novembre, l'Assemblée nationale a, après de vifs débats, refusé d'étendre l'affichage obligatoire du Nutri-score sur une large gamme d'emballages alimentaires. Cette décision, qui a été approuvée de justesse, soulève des questions sur la santé publique et la réglementation européenne.
Initialement adoptée en première lecture, l'initiative a finalement été rejetée suite aux inquiétudes exprimées par le gouvernement, qui la juge inappropriée et contraire aux normes de l'Union européenne. La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a évoqué des complications juridiques potentielles liées à une obligation nationale, ajoutant qu'une telle legislation pourrait engendrer une insécurité sur le marché.
Les députés de gauche ainsi que certains membres du MoDem avaient proposé différents amendements, certains plaidant pour une généralisation du Nutri-score afin de combattre les maladies chroniques liées à une alimentation déséquilibrée. Selon Loïc Prud'homme de La France Insoumise, ce dispositif de notation pourrait constituer un pas essentiel vers une meilleure alimentation pour la population. En revanche, Jean-François Rousset, représentant Renaissance, a défendu l'idée d'instaurer des exceptions pour certains produits traditionnels.
Le débat a aussi mis en lumière un soutien croissant pour une alternative volontaire, comme le souligne la position de la ministre. Ce choix, basé sur le volontariat, pourrait permettre une augmentation de produits labellisés sans mettre en péril la liberté des producteurs.
Cependant, la situation a pris une tournure inattendue avec le vote majoritaire pour une taxe sur les boissons énergisantes alcoolisées, notamment sur des produits ciblant les jeunes consommateurs. Cette version, adoptée à l'issue d'un large débat, pourrait toucher des productions artisanales traditionnelles, comme le souligne Frédéric Valletoux, président de la commission des Affaires sociales.
Dans un climat législatif tendu, cette décision sur le Nutri-score témoigne des difficultés rencontrées par la France dans ses efforts pour améliorer la santé publique par l'éducation à la nutrition. Le gouvernement a désormais la mission de trouver des solutions qui puissent concilier réglementation, mise en marché et protection des consommateurs. Pour l'heure, le débat reste ouvert et la question de l'étiquetage alimentaire continue de diviser.







