Jordan Bardella et le retour des maisons closes : un débat sur la sécurité

Entre sécurité et hypocrisie, Bardella relance le débat sur les maisons closes.
Jordan Bardella et le retour des maisons closes : un débat sur la sécurité
Le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella, ici le 24 octobre, est favorable au retour des maisons closes sous forme de « coopératives ». LP/Fred Dugit

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a récemment exprimé son soutien à la proposition d'un de ses députés visant à rouvrir les maisons closes sous la forme de coopératives gérées par les prostituées elles-mêmes. Selon Bardella, ce sujet dépasse le cadre de la simple moralité pour se positionner comme un enjeu de sécurité publique.

« Je pense que des lieux clos, c'est toujours mieux que les conditions précaires que l'on trouve dans des zones comme le Bois de Boulogne », a-t-il déclaré lors de son intervention dans l'émission « Quelle Époque ! » diffusée sur France 2. Cette proposition, portée par le député Jean-Philippe Tanguy, vise à reformuler la discussion sur la sexualité tarifée, fermée en France après la Seconde Guerre mondiale.

Cette déclaration a suscité des réactions variées, certaines critiques soulignant l'hypocrisie potentielle d'un tel retour, surtout après la loi de 2016 qui pénalise les clients des prostituées. Bardella, tout en reconnaissant que cette loi n'a pas eu les résultats escomptés, insiste sur la nécessité de créer des espaces sécurisés pour cette activité, qui, selon lui, existe de toute façon.

Des experts en sociologie et en droit ont également soulevé la question de l’efficacité d’une telle mesure. Selon un rapport de l’Institut national des études démographiques (INED), les conditions de travail des prostituées pourraient considérablement s'améliorer si des normes légales étaient établies pour protéger leurs droits. D'ailleurs, la sociologue Maud Navarre souligne que « la régularisation peut permettre une meilleure protection des travailleurs du sexe, tout en favorisant une approche de santé publique. »

Bardella a également été interpellé sur d'autres sujets sociétaux, notamment la fin de vie, où il a réaffirmé son opposition à l'aide à mourir, arguant que le développement des soins palliatifs devrait être la priorité. « Une société est jugée par la manière dont elle prend soin de ses membres les plus vulnérables », a-t-il ajouté, soulignant les manques actuels dans le système de soins.

Alors que le sujet des maisons closes continue d'alimenter le débat public, il est indéniable que cette proposition ouvre la voie à des discussions plus larges sur la sexualité, la sécurité et les droits des travailleurs dans le milieu du sexe. La question de savoir si ces lieux fermeraient la porte aux abus, ou s'ils ouvriraient la voie à une prostitution en toute légalité et sécurité, reste toutefois éternelle et complexe.

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