Le tribunal des activités économiques de Nanterre a annoncé le 11 décembre 2025 la liquidation judiciaire de Brandt, laissant 700 salariés dans l'incertitude, dont 93 à Vendôme.
Les employés, qui verrait leurs salaires suspendus après le 15 décembre, assistent impuissants à la chute d'une entreprise centenaire. En effet, Brandt, fleuron de l'électroménager français, avait déjà frôlé la disparition il y a dix ans avant d'être relancé grâce à l'investisseur algérien Cevital et un soutien gouvernemental crucial.
Une tentative de sauvetage avortée
Le projet de Scop, destiné à conserver au moins 370 emplois et soutenu par le groupe Revive, n'a pas suffi. Selon François Bonneau, président de la Région Centre-Val de Loire, aucune offre de reprise concrète n'a été déposée. Bien que cette initiative ait reçu le soutien des pouvoirs publics et des salariés, les espoirs ont été rapidement douchés, le tribunal ayant jugé le projet insuffisant.
Un manque cruel de financement
Il aurait fallu entre 20 et 25 millions d'euros pour donner un nouveau souffle à Brandt. Malgré l'engagement des pouvoirs publics, qui avaient déjà rassemblé près de 20 millions d'euros, le ministre de l'Économie, Roland Lescure, a déploré l'absence de soutien de la part d'autres acteurs, notamment les établissements bancaires. Cela soulève des interrogations sur la solidarité au sein du secteur privé pour préserver des empires industriels français emblématiques.
Impacts sur les salariés et les régions
Brandt avait des implantations à Saint-Jean-de-La-Ruelle et à Vendôme, où les effets de cette liquidation sont ressentis au quotidien. Lionel Renaud, secrétaire du comité d'entreprise à Vendôme, explique que cette nouvelle est d'une gravité inouïe pour les salariés, dont beaucoup ont investi leurs vies professionnelles au sein de l'entreprise. D'autres élus, comme Marc Gricourt, vice-président de la région, ont partagé leur immense tristesse face à cet échec, pointant du doigt la nécessité de protéger l'industrie nationale.
Branché sur une réalité alarmante
La décision du tribunal est un coup dur pour la France, qui aspire à réindustrialiser son territoire. Déjà éprouvée par un léger recul des ventes de gros électroménager, la marque s'ajoute à une liste d'autres disparitions, notamment Vedette, Sauter et De Dietrich, qui illustrent la fragilité de ce secteur. En ces temps difficiles, alors que le marché immobilier est en berne, le sort de Brandt nous rappelle l'importance indéniable des investissements pour soutenir l'industrie nationale, comme le souligne une récente analyse de La Nouvelle République.







