Paris (AFP) – Nicolas Sarkozy a récemment publié son livre, intitulé "Le journal d'un prisonnier", qui fait état de ses trois semaines passées derrière les barreaux suite à sa condamnation dans l'affaire libyenne. L'ouvrage, qui fait déjà couler beaucoup d'encre, est sorti tout juste un mois après sa libération sous contrôle judiciaire.
A l'occasion d'une séance de dédicaces à Paris, il a exprimé sa joie de retrouver ses lecteurs, déclarant sur son compte Twitter: "Si heureux de reprendre le chemin des routes de France pour aller à la rencontre de mes lecteurs".
Dans ce récit de 216 pages, Sarkozy décrit son expérience de l'univers carcéral, évoquant ce qu'il qualifie d'"enfer". Il se remémore ses premières heures d'incarcération, où, accablé par l'injustice de sa situation, il s'est agenouillé pour prier. "Je priais pour avoir la force de porter la croix de cette injustice", confie-t-il, tout en maintenant son innocence.
Le livre ne manque pas de distribuer des éloges et des critiques à divers figures politiques. Il témoigne de l'affection de Sébastien Chenu, député RN, pour sa fidélité, tout en dénonçant l'absence de soutien concret du président des Républicains, Bruno Retailleau. Sur Emmanuel Macron, il ne se prive pas de juger sa dissolution comme un "caprice" nuisible à la France.
Sur le plan judiciaire, Sarkozy offre une analyse de sa stratégie de défense qui a suscité l'étonnement et la controverse. Il indique que son lien amical avec son avocat, Thierry Herzog, lui a fait perdre de vue les enjeux sérieux entourant son dossier. Ce passage, jugé désinvolte par certains avocats, a généré des critiques sur les réseaux sociaux.
Pour relativiser son propre sort, il évoque aussi des rencontres avec des enfants malades souffrant de cancers, soulignant que leur situation rappelle une forme d'injustice bien plus profonde que la sienne. "Si jeunes et si malades, c'était la définition même de l'injustice", écrit-il, reflétant une conscience sociale qui fait souvent défaut parmi les hommes politiques.
Ce livre, qui aborde des thèmes sensibles comme le devoir de mémoire et le poids de la responsabilité, a également suscité des réactions vigoureuses. Le collectif "Les Filles du DC-10", représentant les victimes d'un attentat dont Sarkozy est indirectement lié, a exprimé son indignation face à ses remarques, le qualifiant de "vrai faux martyre".
Dans ce contexte, Sarkozy se prépare à être jugé de nouveau à partir du 16 mars pour l'affaire liée à la Libye, et il n'a pas été épargné par des condamnations dans d'autres affaires notables, telles que celle des écoutes de l'Élysée. Alors que l'ancien président navigue désormais entre sa vie d’écrivain et les tourments juridiques qui l'affligent, son récit ne manque pas de captiver l'attention du public français.







