Le monde littéraire est en émoi suite aux accusations portées par la sociologue vénézuélienne Esther Pineda G. contre l'historien français Ivan Jablonka. Dans un post sur les réseaux sociaux, elle a dénoncé ce qu'elle appelle une « appropriation intellectuelle » des idées qu'elle a développées dans son livre Cultura femicida, publié en 2019.
Pineda G. affirme que le titre, les arguments et même la couverture de l’ouvrage d’Ivan Jablonka, La culture du féminicide, publié en 2025, ressemblent de manière troublante aux siens. « Jablonka a repris mes concepts sans mentionner ma contribution », a-t-elle déclaré. Cette accusation a été relayée par plusieurs médias, suscitant un vif intérêt dans le milieu académique et littéraire français, où la question de la reconnaissance des travaux des chercheurs moins valorisés est particulièrement sensible.
En réponse à ces allégations, Jablonka a précisé à Libération qu’il n’avait pas connaissance de l'ouvrage de Pineda G., tout en affirmant qu'il cite de nombreuses chercheuses, française et internationale, dans son propre livre. Il a soutenu que ses travaux se distinguaient et offraient une perspective nouvelle sur le sujet du féminicide.
Ces tensions mettant en lumière des thèmes cruciaux, comme la visibilité et la valorisation des travaux des universitaires issus de milieux divers, trouvent écho dans un débat plus large sur la diversité dans le domaine de la recherche. Des experts tels que la sociologue française Marlene Schiappa ont souligné l'importance de valoriser les contributions des chercheurs marginaux dans les discussions contemporaines, afin d'éviter que les voix issues de divers contextes restent sous-représentées.
Pour le moment, les éditions du Seuil, qui publient Jablonka, examinent la situation. Elles ont indiqué être en train de lire le livre de Pineda G. pour décider des mesures à prendre, afin d'assurer que le travail des deux auteurs soit reconnu à sa juste valeur. Le débat continuera probablement d’alimenter des réflexions sur les enjeux éthiques et les dynamiques de pouvoir qui existent dans le champ littéraire et académique.







