Des agriculteurs du Sud-Ouest de la France maintiennent des blocages sur plusieurs axes routiers, en réponse à la gestion controversée de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) par le gouvernement. Cette stratégie, qui prévoit l'abattage complet d'un troupeau dès qu'un cas est détecté, suscite de vives inquiétudes parmi les éleveurs, qui estiment que cette mesure est excessive.
Au matin du 27 décembre, des blocages demeuraient en place sur des routes clés telles que l’A75, près du Buisson (Lozère), et l’A64 à Carbonne (Haute-Garonne). D'autres sites tels que la RN 88 à Baraqueville (Aveyron) et diverses routes départementales, dont la RD 824 à Tartas (Landes), sont également concernés. Le climat de tension s’est intensifié suite aux actions d'un agriculteur, qui a aspergé la façade du journal La Dépêche du Midi à Auch, ce qui a conduit à une intervention policière vigoureuse.
Jérôme Courrèges, coprésident de la Coordination rurale du Gers, indique que les agriculteurs sont particulièrement frustrés par la manière dont le gouvernement gère la crise de la DNC. Il critique l'approche actuelle, qui se repose principalement sur l'abattage préventif, laissant de nombreux éleveurs dans une situation économique précaire.
La préfecture du Gers a commenté les événements en mentionnant que la situation s'est rapidement apaisée après l'incident avec le tracteur, mais souligne qu'il est « honteux d'en arriver là ». Vincent Arbusti, porte-parole de la CR du Gers, a quant à lui exprimé que cette violence contre des agriculteurs met en lumière la détresse grandissante du secteur face aux décisions gouvernementales.
Depuis l'émergence de l'épidémie de DNC en Savoie cet été, le gouvernement tente de limiter la propagation par une politique dite des « trois piliers » : abattage systématique, vaccination, et restrictions de mouvements. Cependant, plusieurs syndicats, dont la Coordination rurale et la Confédération paysanne, remettent en question cette stratégie, la jugeant trop sévère et inadaptée. Selon des experts en santé animale, une approche plus équilibrée pourrait impliquer une surveillance accrue et des mesures préventives ciblées, plutôt qu’un abattage indiscriminé.
Alors que d'autres régions de France sont menacées par la propagation de la DNC, la colère des agriculteurs du Sud-Ouest continue de résonner, illustrant un profond malaise dans le secteur agricole. Avec des voix s'élevant contre l'approche actuelle, il devient urgent d'ouvrir un dialogue constructif sur la gestion de cette crise sanitaire, afin de trouver des solutions durables et humaines pour l'avenir des éleveurs en France.







