Depuis le début de la semaine, La Poste fait face à une offensive numérique sans précédent. Pendant près de trois jours, l'ensemble de ses services en ligne, allant des transactions financières aux suivis de colis, se sont retrouvés complètement hors ligne, puis visibles de manière intermittente. L’attaque, qualifiée de DDoS (Distributed Denial of Service), nécessite de comprendre le fonctionnement des systèmes réseaux pour saisir son ampleur.
Les fondements du client-serveur
Internet repose sur un modèle simple, où des clients (comme nos smartphones ou ordinateurs) envoient des requêtes à un serveur central, qui gère ces demandes. Chaque requête et réponse se produit à un rythme fulgurant, permettant un accès rapide à des informations ou services. Cela dit, les serveurs doivent être dimensionnés pour supporter une certaine charge. Toutefois, comme l'explique David Lainé, expert en cybersécurité chez l’ANSSI, « aucune infrastructure n’est immune aux attaques bien orchestrées ». Une saturation des serveurs peut donc entraîner un plantage total du service.
Le mécanisme du DDoS
Alors qu’une attaque DoS traditionnelle ne cible qu’un seul client et un seul serveur, le DDoS envoie un flot ininterrompu de requêtes depuis une multitude d’appareils zombifiés, souvent infectés par des malwares. Cela a été facilité ces dernières années par l'explosion des objets connectés, souvent mal sécurisés. Ces appareils peuvent être facilement manipulés pour générer des millions de requêtes simultanément, rendant supposément un site inaccessible pour les utilisateurs légitimes.
Les experts s'accordent à dire que le défi est particulièrement difficile à surmonter. Fabrice Lacroix, consultant en sécurité, souligne que « le coût de ces attaques est souvent faible pour l'attaquant mais peut causer des dégâts exorbitants pour la cible ». Ajouter à cela que des services comme les CDN (Content Delivery Networks) sont devenus des alliés dans la lutte contre ces assauts.
Un avenir incertain
Bien que la situation semble être revenue à la normale, la menace d'attaques DDoS persiste. Au regard de ce qu'il s'est passé avec La Poste, d'autres entreprises vont devoir intensifier leurs mesures de sécurité. La menace est multiforme et ne doit pas être sous-estimée. En témoigne un rapport de Panda Security qui met en évidence l’augmentation continue du nombre de cyberattaques ces dernières années.
Face à cet état des lieux, il est crucial pour les entreprises de se mettre à jour en termes de protection et de sensibilisation afin d'éviter d'être les prochaines cibles de telles cyberattaques. Les prochains mois seront d'une importance capitale pour la cybersécurité en France.







