La Société Normande Volailles (SNV), filiale du géant LDC, a récemment dévoilé un investissement ambitieux de 67 millions d'euros sur son site de La Chapelle-d'Andaine, visant à tripler sa production de volaille. Cette annonce intervient alors que les négociations entre l'Union Européenne et le Mercosur suscitent des inquiétudes parmi les producteurs locaux. La SNV cherche ainsi à se positionner face à la concurrence croissante des importations de poulets.
Entre 2024 et 2027, près de 300 millions d'euros seront injectés dans différents sites, dont l'emblématique établissement des Fourmis. Ce projet phare vise à renforcer la spécialisation et à maximiser les capacités de production, un impératif alors que la consommation de volaille s'envole, atteignant 32 kg par habitant chaque année en France, selon les données de l'INSEE.
Il est à noter que le budget initial prévu de 39 millions d'euros pour 2023 a été largement dépassé, témoignant d'une volonté de s'adapter aux exigences du marché. Les investissements prévus sont en réponse à un besoin urgent d'accroître la compétitivité des filières locales. Interviewée sur ce sujet, une agronome de l'INRA souligne : Pour soutenir l'agriculture française, il est essentiel de garantir une production locale de qualité face aux fluctuations du marché mondial.
SNV n'est pas seule sur ce chemin : d'autres acteurs du secteur dans le grand Ouest font également des investissements significatifs pour moderniser leurs infrastructures et s'adapter aux normes de l'industrie. Cette dynamique vise à pérenniser non seulement l'emploi local, mais aussi à répondre efficacement aux futures attentes des consommateurs, de plus en plus tournés vers des produits régionaux et responsables. En effet, selon une étude récente de FranceAgriMer, la demande pour les produits locaux a augmenté de 15% ces dernières années.
Enfin, la volonté de SNV d'augmenter sa production revêt une importance stratégique dans un contexte de débats sur les traités de libre-échange, comme celui avec le Mercosur, qui pourrait ouvrir les portes à des importations massives de volaille en provenance d'Amérique du Sud, menaçant encore davantage les producteurs locaux.







