Julien Rousseau, un homme au destin hors du commun, s'apprête à réaliser un exploit incroyable. Après avoir surmonté une maladie rare qui l'a tenu éloigné de la marche pendant une décennie, il s'engage dans un chemin de 700 km à pied qui le conduira de Caen à Strasbourg, tout en nourrissant l'espoir et en célébrant sa passion pour l'Histoire.
"Il n'y a pas si longtemps, je pensais que marcher avec une canne était ma seule option, et maintenant, me voilà prêt à parcourir 700 km en 30 jours", confie Julien, originaire d’Étretat, à France 3. Grâce à sa sixième et dernière opération, il envisage un défi qu'il jugerait impensable il y a quelques mois : marcher du Mémorial de Caen jusqu'à celui du camp de concentration de Struthof en Alsace.
Le choix de cet itinéraire est profondément ancré dans la passion pour l'Histoire qu'il a développée tout au long de ses années de souffrance. Selon ses propres mots, c'est cette passion qui l'a aidé à endurer sa maladie, lui permettant de s'oublier face à la douleur. "Regarder des documentaires, lire des livres ou explorer des articles en ligne ont agi comme un antidouleur pendant ces cinq à sept dernières années", souligne-t-il. Dorénavant, avec ses souffrances derrière lui, il souhaite rendre hommage aux victimes d'exodes et de déportation.
Des jours de labeur acharné
Junien a débuté sa carrière en tant que militaire, avant de plonger dans le monde du spectacle où il est devenu directeur technique et régisseur général. Il a collaboré avec des artistes de renommée mondiale tels que Jamiroquai, System of a Down, Soprano, PLK et PNL, parcourant le globe et travaillant jusqu'à 20 heures par jour, marchant entre 20 et 30 km quotidiennement. Cependant, cette vie trépidante a été brutalement interrompue à l'âge de 30 ans.
Il commence alors à ressentir des douleurs aiguës dans les jambes et les hanches, des symptômes initialement interprétés comme de l'arthrose. Peu à peu, la souffrance s'intensifie, menaçant de le priver définitivement de la marche, le forçant à "mettre sa vie en suspens" face à cette maladie encore non identifiée par les médecins. Au départ, des médicaments lui permettent de tenir le coup, mais il se retrouve rapidement confronté à une dépendance à la morphine. "Je suis devenu un zombie", se remémore-t-il.
Un marcheur au service de la mémoire
Fini l'usage de médicaments, Julien cherche une nouvelle voie. Il découvre finalement un "protocole" innovant, proposé par des experts à Lille, associé à une technologie de prothèses en céramique. Plusieurs opérations et séances de rééducation plus tard, il retrouve peu à peu ses capacités motrices. Désormais capable de marcher, il décide de mettre en œuvre son projet audacieux et de traverser la France sur les traces de l'Histoire. En partageant son parcours sur les réseaux sociaux, il adopte le surnom de "Marcheur de Mémoire", car il souhaite véhiculer un message d'espoir, inspiré par son combat contre la dépendance aux médicaments et l'isolement médical qu'il a vécu. Cette aventure est bien plus qu'un simple défi physique, elle est une quête profondément humaine.
