En mai 2025, Céline, 13 ans, est placée dans un foyer de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) à Troyes après avoir dénoncé des maltraitances parentales. Malheureusement, son placement se transforme rapidement en une descente tragique dans un réseau de prostitution. Ses parents, désemparés, se battent pour retrouver leur fille, mais se sentent abandonnés à la fois par la justice et les autorités compétentes.
La famille K., originaire de Turquie, est plongée dans l'angoisse. Alors que Céline se présentait auparavant comme une adolescente studieuse et impliquée dans la vie locale, la décision du juge semblait profondément injuste pour ses parents. Un incident isolé, où l'adolescente aurait simulé une tentative de suicide, a conduit à des accusations de maltraitance. Cette décision judiciaire, qui devait initialement protéger la jeune fille, a en réalité aggravé sa vulnérabilité.
Un placement qui vire au naufrage
Dès son arrivée au foyer, Céline commence à fuguer. Les K. tentent de suivre les moindres indices de sa vie à travers les réseaux sociaux. Ce qu'ils découvrent les plonge dans une profonde inquiétude : leur fille apparaît dans des vidéos entourée d'autres adolescentes, à l'intérieur d'appartements où se déroulent des activités douteuses. Des bonbonnes de protoxyde d'azote, des liquides douteux, et des liasses de billets témoignent d'un environnement dangereux. Les éducateurs du foyer sont désarmés face à cette situation, faisant part d'un constat alarmant : "Nous n'avons aucun moyen coercitif pour retenir les mineurs. Nous n'avons que les mots", explique un éducateur.
La situation atteint un point critique lorsque, après une énième fugue, la famille K. est interpellée par les forces de l'ordre, accusée de séquestration et de violences. Le père, en larmes, dépeint le sentiment d'humiliation et d'abandon qui envahit leur foyer. Il se demande comment une institution censée protéger les enfants peut échouer aussi lamentablement.
L'échec de l'Ase et la lutte contre le proxénétisme
Les défis rencontrés par Céline et sa famille ne sont pas isolés. Selon des statistiques récentes, environ 20 000 mineurs sont victimes d'exploitation sexuelle en France, souvent issus de foyers de l'ASE. Des associations évaluent ces chiffres croissants, dénonçant l'inefficacité de certains placements. Le parquet de Troyes a promis des mesures pour renforcer la lutte contre le proxénétisme, mais de nombreux experts s'interrogent sur l'efficacité de ces promesses.
Pour la famille K., la lutte continue. Ils cherchent à retrouver leur fille, non seulement par la voie légale, mais aussi en menant leurs propres recherches au sein des réseaux sociaux. "C'est un combat quotidien, mais nous ne perdons pas espoir", confie le père, mettant en lumière l'échec du système à répondre aux besoins urgents des jeunes en détresse. Alors que la situation de Céline demeure critique, cette histoire devrait servir d'alerte pour les autorités et la société, rappelant que chaque enfant mérite une protection réelle et efficace.







