Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a prescrit, le 16 décembre dernier, le déménagement de la crèche de Noël installée dans la mairie d'Asnières-sur-Seine. Le maire, Manuel Aeschlimann, a été contraint d'agir sous peine d'une astreinte financière. Il a ainsi décidé de déplacer la crèche à l'extérieur de l'Hôtel de Ville, une solution qui pourrait ne pas satisfaire tout le monde.
Cette ordonnance, qui impose le retrait de la crèche dans un délai de 24 heures, fait suite à une demande d'une association de défense des droits humains. Selon la juge, l'installation d'une crèche au sein des bâtiments publics va à l'encontre du principe de neutralité des personnes publiques, à moins de circonstances pouvant lui donner un caractère culturel ou festif.
En réaction, Aeschlimann a souligné qu'il souhaitait éviter de faire payer cette astreinte aux habitants et a exprimé sa satisfaction quant à la nouvelle disposition, qui rend la crèche plus accessible au public, conforme à une interprétation plus libérale de la loi. Il a déclaré sur sa page Facebook : « Plus visible et mieux mise en valeur, cela permettra à chacun de venir la voir à toute heure du jour et de la nuit. »
Ce conflit s'inscrit dans un contexte plus large, où plusieurs communes françaises sont confrontées à des décisions judiciaires contradictoires concernant l'installation de crèches de Noël. Comme l'a souligné l'hebdomadaire Valeurs Actuelles, des jugements variés émis par des tribunaux différents créent une incertitude juridique qui complique les initiatives locales.
Un sondage récent de l'institut CSA indique que près de 80% des Français soutiennent la présence de crèches dans les mairies, transcendant les clivages politiques et religieux. Ces résultats interrogent sur l'impact des décisions judiciaires face à l'opinion publique. Manuel Aeschlimann a d’ailleurs rappelé que « catholiques, musulmans, juifs, athées, agnostiques partagent cette vision. »
En dépit des discussions, le tribunal a ordonné à la commune de verser 1500 euros de frais à l'association requérante, qui estime que cette installation nuit gravement au principe de laïcité. Le maire, tout en exprimant son mécontentement face à cette interprétation, a appelé à rester respectueux des décisions de la justice. Ce dossier témoigne des tensions continues autour des symboles religieux dans l'espace public et des défis que cela pose à la séparation des Églises et de l'État en France.







