Un an après le passage dévastateur du cyclone Chido, Mayotte continue de lutter contre les conséquences de cette catastrophe naturelle. La situation des habitants est alarmante, marquée par un manque criant d'eau potable et de nourriture. "On est dans l'urgence, mais on a l'impression que cela devient une habitude", déplore un résident local. Malgré le soutien d'associations comme Horizons et le Secours Populaire, de nombreux Mahorais se sentent abandonnés.
Les bénévoles distribuent des bouteilles d'eau et sensibilisent la population aux épidémies de leptospirose et de dengue qui menacent la santé publique. Christian Causse, membre actif du Secours Populaire, témoigne : "C'était un spectacle de désolation" lorsqu'il a visité les zones sinistrées. Des familles entières survivent en se partageant une simple cuillère de riz pour leur unique repas quotidien.
Le manque d'accès à une alimentation adéquate amplifie les souffrances des habitants. L’eau est si rare que les gens sont contraints de risquer leur sécurité en traversant des propriétés privées pour en chercher dans des rivières. "Quand on met des populations en situation de famine, cela les rend vulnérables", met en garde Christian Causse.
Au cœur de cette crise, des initiatives locales tentent d'apporter un soulagement. "Nous apportons ce que nous pouvons, mais c'est insupportable de voir tant de souffrances", explique Moumini Ridjali, facilitateur santé. Pour beaucoup, la réalité est même pire qu'avant le cyclone. Les défis logistiques pour obtenir de l'eau rend la situation insoutenable. Les habitants sont souvent forcés d'utiliser de l'eau non potable, entraînant diarrhées et autres maladies.
La situation est d'autant plus critique dans les bidonvilles, où des enfants dorment sur des lattes dans l'humidité, rendant leur condition de vie précaire. Certaines fontaines proposent de l'eau non potable, nécessitant des pastilles de purification, une solution insuffisante face à l'ampleur de la crise. De plus, une décharge à proximité exacerbe les risques d'infection en contaminant les sources d'eau.
Face à cette situation dramatique, l'État a promis d'investir 730 millions d'euros pour résoudre la crise de l'eau d'ici 2027, avec la mise en place d'une usine de dessalement suivant la catastrophe. Mais la colère et le désespoir des Mahorais face à cette lenteur sont palpables. "On espère vraiment que ces promesses seront tenues", conclut un habitant des bidonvilles. La résilience des Mahorais est admirable, mais la nécessité d'une aide immédiate et durable est plus pressante que jamais.







