Paris (France) – Goli Kouhkan, une femme de 25 ans, a été libérée par les autorités iraniennes, mettant fin à une période d'incertitude dramatique marquée par sa condamnation à mort pour le meurtre de son mari violent. Ce fait divers, relayé par des militants des droits humains et confirmé par les autorités, a suscité l'attention à l'échelle internationale.
Emprisonnée dans la province de Golestan, Goli Kouhkan a échappé à l'exécution après que sa condamnation a été annulée grâce à un accord avec la famille de son défunt mari. Selon l'ONG Iran Human Rights, spécialisée dans la défense des droits, la jeune femme a été libérée après le paiement du "prix du sang", une pratique légale sous le code de la charia iranienne, destinée à indemniser la famille de la victime.
Goli appartenait à la minorité baloutche et, selon les experts de l'ONU, elle avait été mariée de force à l'âge de 12 ans à son cousin, avec qui elle a eu son fils à seulement 13 ans. Durant plusieurs années, elle a subi des violences physiques et psychologiques. En mai 2018, lors d'une dispute où son mari l'a violemment attaquée ainsi que leur enfant de cinq ans, M. Kouhkan a trouvé la mort. Cette tragédie a mis en lumière les dangers auxquels sont confrontées de nombreuses femmes en Iran.
May Sato, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits humains en Iran, a salué ce dénouement, considérant qu'une vie a été sauvée. Cependant, elle a également dénoncé que dans le pays, les violences conjugales et les mariages forcés ne sont pas criminalisés. "Il est urgent que l'Iran réforme sa législation afin de mieux protéger les femmes et punir les abus", a-t-elle déclaré.
Les chiffres sur les exécutions en Iran sont alarmants. D'après IHR, plus de 40 femmes ont été exécutées en 2025, la plupart étant des victimes d'épousailles forcées ou de violences domestiques. La situation semble s'aggraver, avec au moins 1 426 pendaisons recensées cette année par IHR. Ce contexte rappelle l'importance d'accroître la pression sur le gouvernement iranien pour qu'il prenne des mesures significatives en faveur des droits humains.
Alors que cette libération représente une avancée, elle souligne également la nécessité de changer les normes sociales et juridiques dans un pays où la protection des femmes reste préoccupante. La voie vers l'égalité des droits et la fin des violences reste encore semée d'embûches.







