La Nouvelle-Orléans, une nouvelle cible des opérations d'immigration menées par l'administration Trump, se trouve sous le feu des projecteurs. Après Los Angeles, Chicago et Washington, c’est maintenant au tour de cette métropole de Louisiane de faire face à ses mesures strictes en matière d'immigration. L’ICE (Immigration and Customs Enforcement) a récemment lancé une vaste opération d'arrestation, désignant les sans-papiers comme des « criminels ».
À l’appel de Donald Trump, la garde nationale sera dépêchée dans la ville dans environ deux semaines pour soutenir l'ICE, intensifiant ainsi les tensions entre les autorités fédérales et les dirigeants locaux. Le président a affirmé, en écho à des préoccupations exprimées par le gouverneur républicain de Louisiane, Jeff Landry, que de telles mesures étaient nécessaires pour lutter contre la criminalité.
Kristi Noem, secrétaire à la sécurité intérieure, a tweeté que l'opération a pour but de « chasser les pires des pires de La Nouvelle-Orléans ». Elle critique également la politique de sanctuarisation adoptée par certaines autorités locales, qui limite la coopération entre la police locale et l’ICE pour protéger les immigrés sans papiers contre de potentielles expulsions. Ce contexte reflète une dynamique plus large, où des villes gérées par des démocrates s'opposent ouvertement à des directives fédérales en matière d'immigration.
Les chiffres récents cités par le Cato Institute révèlent une réalité troublante : seulement 5 % des immigrés arrêtés par l'ICE ont des antécédents de violence. De plus, près de 70 % d'entre eux n'ont aucune condamnation. Malgré cette analyse, l'administration Trump continue d'associer immigration clandestine et criminalité. Un juge fédéral à Chicago a récemment ordonné la libération de plus de 400 personnes arrêtées par l'ICE, arguant qu’elles ne représentaient pas un risque pour la sécurité, une décision actuellement contestée par le gouvernement.
Les experts s’inquiètent de cette stratégie de peur et d’arrestations massives, soulignant son impact potentiel sur les communautés immigrées. Jean-Pierre Crouzet, sociologue à l’Université de Strasbourg, note : « Ces opérations renforcent les divisions sociales et alimentent un climat de méfiance qui nuit à la cohésion sociale. » Cette réaction des autorités fédérales à La Nouvelle-Orléans pourrait bien illustrer un tournant dans la politique d'immigration aux États-Unis, touchant non seulement les individus directement concernés mais également l'ensemble de la société américaine.







