Jeudi dernier, l'armée américaine a de nouveau frappé un bateau présumé utilisé par des narcotrafiquants dans le Pacifique, tuant au moins quatre personnes. Ces actions, qui ont débuté en septembre, suscitent une intensification des critiques en raison de leur impact humain et de la question de leur légalité.
Selon les informations fournies par le commandement sud américain (Southcom), le bateau touché transportait des drogues illicites dans une zone identifiée pour le trafic, et une vidéo diffusée montre une forte explosion après la frappe. Le Southcom a indiqué que ces narcotrafiquants étaient activement impliqués dans la distribution de stupéfiants, mais des experts, comme le juriste de droit international David Cohen, soulignent que cette opération pourrait enfreindre le droit international, car elle manque de preuves tangibles concernant leur implication dans le narcotrafic.
Depuis plusieurs mois, l'armée américaine a mené des opérations qui, selon des rapports du quotidien Le Monde, auraient causé la mort de 87 personnes, sans que le lien avec le narcotrafic soit clairement établi. Cette stratégie, visant à lutter contre le trafic de drogue en mer des Caraïbes, pose des questions éthiques et légales, et des voix de politicisation et d'experts résonnent chaque jour un peu plus fort.
La polémique a été aggravée par une opération où les forces américaines ont frappé un navire déjà touché, infligeant des pertes à des survivants de l'attaque initiale. Un élu démocrate, Jim Himes, a décrit cet incident comme tragique, indiquant avoir visionné une vidéo montrant des naufragés en détresse, tués par un bombardement américain.
Ces frappes soulèvent ainsi non seulement des préoccupations quant à la légalité, mais aussi sur leur humanité. Les droits de l'homme doivent-ils être mis de côté au nom d'une guerre contre le narcotrafic? Le président américain et ses conseillers doivent alors répondre à ces questions cruciales, d'autant plus que des voix de l'opposition commencent à s'élever, plaidant pour une transparence et une responsabilité accrues dans la gestion de ce dossier sensible.
Source : AFP, Le Monde







