La question du plagiat par les intelligences artificielles est devenue un sujet brûlant ces dernières semaines. Anthropic, célèbre société américaine d'intelligence artificielle, est au cœur d'une controverse suite à des allégations selon lesquelles elle aurait utilisé des ouvrages protégés sans autorisation pour entraîner ses modèles. Parmi les auteurs concernés figurent de grandes figures de la littérature française, telles que Joël Dicker, Amélie Nothomb et Guillaume Musso.
En septembre, un accord de dédommagement historique de 1,5 milliard de dollars avait été proposé pour mettre un terme aux poursuites engagées par plusieurs auteurs, mais cet accord a récemment été suspendu par le juge fédéral de San Francisco, William Alsup. Une décision qui soulève de nombreuses interrogations sur la légitimité des actions d'Anthropic dans le cadre de son développement d'IA. Selon des sources juridiques, le juge a émis des doutes quant à la répartition équitable de la compensation, notamment en raison de l'absence d'une liste précise des œuvres plagiées.
« L'enjeu est de taille, » déclare l'avocate spécialisée en droits d'auteur, Sophie Bardet. « Nous entrons dans une ère où la propriété intellectuelle doit être redéfinie face aux avancées technologiques. » De plus, le juge a mis en avant le fait que de nombreuses œuvres concernées sont protégées par des droits d'auteur dans des pays autres que les États-Unis, où la législation est plus rigoureuse.
Cette affaire met en lumière les défis auxquels l'industrie littéraire est confrontée à l'ère des modèles de langage. Ces modèles, entraînés sur d'énormes volumes de données textuelles, doivent naviguer entre innovation technologique et respect des droits d'auteur. Comme l’a souligné Actualittés, l'avenir de cet accord de dédommagement semble incertain, et les auteurs concernés pourraient être amenés à se présenter devant la justice pour faire valoir leurs droits.
La situation actuelle pose plus qu'une simple question légale; elle crée une vague de réflexions sur l'avenir de la création littéraire. Les experts s'interrogent : comment protéger la propriété intellectuelle dans un monde où l'IA peut reproduire des œuvres existantes ? Les réponses ne seront pas simples, mais cette affaire pourrait bien constituer un tournant décisif dans la discussion sur les droits d'auteur et l'intelligence artificielle.







