Linda Kebbab, porte-parole du syndicat de police UN1TE, a récemment exprimé sur BFMTV la nécessité d'adopter une approche radicale face au narcotrafic, qu'elle définit comme une forme de terrorisme. "Nous avons pris du retard dans notre stratégie de lutte, semblable à celle que nous avions pour le terrorisme il y a 25 ans", a-t-elle déclaré ce vendredi, ajoutant que l'État est actuellement défié par ce phénomène croissant.
Au cours de son intervention, Kebbab a mis en lumière l'assassinat de Mehdi Kessaci, connu pour son combat contre la drogue à Marseille. Elle a affirmé que cet acte, considéré par les autorités comme un "crime d'avertissement", illustre parfaitement ce qu'elle décrit comme du terrorisme. "Tuer le frère d'un militant pour le faire taire, c'est clairement un acte terroriste", a-t-elle tranché, soulignant la nécessité urgente d'un changement de paradigme dans la lutte contre le narcotrafic.
Les défis auxquels la France doit faire face sont de plus en plus pressants. Kebbab a critiqué la réponse timide de certains élus qui, selon elle, ont "laisser faire" au nom de la paix sociale. En évitant de traiter ce problème de manière proactive, ces responsables politiques ont, d'une certaine manière, facilité l'implantation du narcotrafic dans leurs collectivités. "Cela a conduit à une situation alarmante, où notre société risque de s'effondrer de l'intérieur", a-t-elle averti.
Des experts en criminologie, comme Jean-François Chastan de l'Université de Paris, soutiennent également qu'une approche plus aggressive contre le narcotrafic est nécessaire. "Nous devons changer notre perception de ce phénomène ; il est temps d'arrêter de le voir comme un simple problème de santé publique", a-t-il déclaré lors d'une conférence récente.
Cette prise de conscience collective engendrera-t-elle des actions concrètes et des politiques efficaces ? Seul l'avenir le dira. Cependant, pour beaucoup, le temps d'agir est désormais plus que pressant.
