Michael O’Leary, le PDG emblématique de Ryanair, a récemment annoncé son intention de transmettre les rênes de la compagnie aérienne à un remplaçant "plus sympathique" d'ici 2035. Réputé pour ses propos acérés et son style direct, O’Leary a reconnu que sa façon de diriger – basée sur des cris, des jurons et une certaine provocation – pourrait être nuisible pour l'avenir de la société.
Dans une interview accordée au Financial Times, il a affirmé que "Ryanair se porterait mieux sans un dirigeant qui sème la zizanie". O’Leary, âgé de 64 ans, envisage de prolonger son contrat jusqu'en 2028, ajoutant qu'une période de transition pour former son successeur serait idéale.
Depuis sa nomination à la tête de Ryanair dans les années 1990, il a transformé la compagnie en un géant européen du transport aérien, reliant plus de 200 millions de passagers à travers l'Europe et l'Afrique du Nord grâce à un modèle économique low-cost inspiré de Southwest Airlines. Son franc-parler, bien que controversé, a contribué à la notoriété de la compagnie, comme en témoigne sa proposition en 2009 d'imposer des frais pour l'utilisation des toilettes.
Lors de ses dernières interventions, O’Leary ne s'est pas privé de critiquer les règlements de l'Union européenne, les qualifiant d'"absurdes", ajoutant qu'il ne souhaite pas rester dans le secteur jusqu'à l'âge de 96 ans, à l'instar de Warren Buffett. Pour les experts du secteur, cette annonce pourrait représenter une étape significative vers un changement de culture au sein de la compagnie, traditionnellement perçue comme indifférente aux critiques concernant son approche client.
En effet, avec un changement de leadership vers un style de management plus conciliant, Ryanair pourrait espérer adoucir son image. Les analystes s'accordent à penser qu'une approche plus humaine pourrait améliorer les relations avec les clients, souvent ternies par les sorties médiatiques de leur PDG actuel.
Dans un marché aérien en pleine mutation, la réputation de Ryanair pourrait bénéficier d'un nouveau souffle. En attendant, la question demeure : quelle direction prendra l'entreprise une fois que son patron volubile se sera éloigné de la scène ?







