L'Union européenne a récemment ouvert une enquête formelle visant Meta, la maison mère de WhatsApp, en lien avec des accusations d'abus de position dominante concernant ses nouvelles fonctionnalités d'intelligence artificielle (IA).
Cette initiative témoigne de la volonté de Bruxelles de renforcer sa régulation sur les géants du numérique. Selon des déclarations de la Commission européenne, une mise à jour annoncée par Meta pourrait, en effet, fermer les portes aux fournisseurs tiers d'IA, créant ainsi une compétition déloyale.
Un porte-parole de WhatsApp a rapidement démenti les allégations, arguant que les changements étaient nécessaires pour faire face à l'afflux croissant de chatbots utilisant l'interface de programmation (API) de WhatsApp, ce qui mettrait une pression énorme sur leurs systèmes. Le porte-parole a ajouté : "Le secteur de l'IA est extrêmement dynamique, et les utilisateurs ont l'embarras du choix quant au fournisseur de services d'IA, qu’il provienne d’applications, de moteurs de recherche ou de systèmes d'exploitation.".
Indépendamment de la défense de Meta, des voix européennes s’élèvent pour affirmer l'importance de préserver la concurrence. Teresa Ribera, vice-présidente de la Commission européenne, a déclaré : "Alors que nous assistons à un essor des applications d'IA, il est essentiel que cette révolution profite à tous, et non à quelques-uns".
Cette enquête n'est pas un fait isolé. En avril dernier, l'entreprise avait déjà été condamnée à une amende de 200 millions d'euros pour une infraction aux règles de concurrence dans le cadre du Règlement sur les marchés numériques (DMA), selon Reuters. En outre, cet été, la Commission italienne a ouvert sa propre enquête concernant l’impact potentiel de l’assistant d’IA de Meta sur la concurrence sur le marché local.
Face aux pressions croissantes des États-Unis pour alléger les régulations européennes, des responsables européens rappellent que le droit de l'Union à établir ses propres lois est inaliénable. Ils affirment que ces régulations s'appliquent à toutes les entreprises, qu'elles soient américaines, européennes ou d'ailleurs.
Le parcours de Meta en Europe a été tumultueux : déjà en novembre 2024, l'entreprise avait écopé d'une amende de 798 millions d'euros pour abus de position dominante dans le secteur des petites annonces en ligne, liant Facebook Marketplace à Facebook. La réaction de l’entreprise vis-à-vis de ces sanctions met en lumière un contexte de systématique confrontation avec les régulateurs européens.
Alors que l’enquête se poursuit, il est impératif pour les acteurs du numérique de naviguer dans ce paysage réglementaire complexe, tout en veillant à préserver une concurrence saine propice à l'innovation et à la diversité des choix pour les consommateurs.







