Avec l'inflation en ralentissement, le gouvernement français se prépare à envisager une nouvelle baisse du taux du Livret A, le placement préféré des Français, qui a déjà connu deux révisions en 2025, passant de 3% à 1,7%. Ce placement, qui dispose d'une attractivité indéniable, pourrait encore se déprécier, selon des sources gouvernementales.
Le taux du Livret A est révisé deux fois par an, en janvier et en juillet, et est fortement influencé par l'évolution des prix et les fluctuations des taux d'intérêt interbancaires. Au mois de novembre, l'inflation en France s'établissait à 0,9%, poussant certains analystes à anticiper une baisse potentielle pour début 2026. Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne, a déclaré à l'AFP que le taux pourrait être abaissé entre 1,4% et 1,5%, en fonction des données économiques à venir.
Cependant, le gouvernement a un mot à dire et pourrait choisir d'ignorer les recommandations basées sur ces calculs, notamment en raison des élections municipales prévues en mars 2026. Une telle décision pourrait permettre d'éviter une mesure impopulaire juste avant un scrutin crucial.
Face à ces réductions, les Français, traditionnellement fidèles au Livret A comme refuge d'épargne, ont commencé à retirer plus d'argent qu'ils n'en déposent. En octobre dernier, la décollecte a atteint 3,81 milliards d'euros, un signal alarmant de moins en moins d'intérêt pour ce type de produit.
Des précédentes exceptions ont déjà été observées, où la formule de calcul du taux n'a pas été appliquée rigoureusement. Par exemple, le taux a été maintenu à 3% pendant 18 mois, alors qu'une application stricte de la formule aurait pu le porter à plus de 4% en 2023. Néanmoins, le ministre de l'Économie, Roland Lescure, a récemment affirmé que le gouvernement n'envisageait pas de toucher au fonctionnement du Livret A, le qualifiant de "produit d'épargne indispensable" qui soutient le financement du logement social.
Selon des experts, l'importance du Livret A dans l'économie française ne doit pas être sous-estimée. Cependant, ceux qui prônent une réforme, comme le Conseil des prélèvements obligatoires, préconisent d’envisager une fiscalisation partielle pour les montants dépassant le plafond, afin de réorienter l'épargne vers des investissements jugés plus productifs.
En somme, le Livret A, loin d'être un havre de paix pour les épargnants, pourrait bien entrer dans une nouvelle phase d'incertitude, mêlant hésitations politiques et évolution des besoins économiques des Français.







