Une étude récente du cabinet Sextant Expertise révèle qu'en France, seulement 8% des accords signés entre employeurs et partenaires sociaux intègrent des mesures concrètes pour lutter contre les risques liés à la forte chaleur. Ce manque d'engagement est particulièrement préoccupant alors que les vagues de chaleur deviennent de plus en plus fréquentes et intenses.
Entre 2022 et 2024, seulement 380 accords ont été examinés, avec une étonnante majorité (75%) signés par des entreprises de plus de 50 salariés, où la représentation syndicale est généralement plus forte. Dans des secteurs particulièrement exposés, comme la construction (8%) et l’agriculture (2%), l'absence de propositions concrètes soulève des questions sur la protection des travailleurs.
Les régions les plus touchées par la chaleur, comme la Provence-Alpes-Côte d'Azur, affichent un faible engagement, avec seulement 3% d'accords engagés sur cette question. En revanche, des régions comme l’Île-de-France montrent une situation relativement meilleure avec 16%. La complexité des négociations, surtout dans les PME et TPE, est souvent expliquée par un manque de ressources administratives et juridiques, selon les experts.
Justine Kieffer, consultante chez Alternego, souligne que les défis liés à la transition écologique sont souvent perçus comme techniques et systématiques, rendant difficile leur intégration aux préoccupations des travailleurs : « Il y a un manque d’acculturation et de formation des partenaires sociaux sur ces sujets essentiels », déclare-t-elle.
Avec le décret "Chaleur intense" qui entrera en vigueur en mai 2025, les employeurs seront contraints de mieux s'organiser face à la canicule, en adaptant les horaires de travail et en fournissant de l'eau potable en quantité suffisante. Ce tournant législatif pourrait bien redéfinir la relation entre employeurs et employés dans le cadre de la santé au travail, en intégrant enfin les préoccupations liées au réchauffement climatique dans le dialogue social.







