À droite, l'atmosphère s'échauffe alors que l'impasse budgétaire persiste. Bruno Retailleau, sénateur de Vendée et président des Républicains, demande au Premier ministre Sébastien Lecornu d'envisager l'activation de l'article 49.3 pour faire adopter le budget de l'État. Il critique vigoréusement les concessions accordées à la gauche, arguant que ces choix ont plongé le pays dans une impasse financière et institutionnelle.
Dans une interview accordée à Ouest-France, Retailleau déclare : « Il est temps que Lecornu cesse de céder aux socialistes. » Il souligne que le Premier ministre a offert « moins d'économies et plus d'impôts, de déficit, d'endettement » au parti d'Olivier Faure. Selon lui, ces concessions ont facilité l’adoption du budget de la Sécurité sociale, mais ont par contre bloqué celui de l'État.
« Ce que je demande à Sébastien Lecornu, c'est de faire marche arrière et d'utiliser le 49.3 pour établir un budget responsable, aligné sur l'intérêt national, avec moins de pression fiscale et des dépenses réduites », insiste Retailleau, évoquant la procédure constitutionnelle permettant l'adoption d'un texte sans vote.
Récemment, une commission mixte paritaire composée de députés et de sénateurs a tenté, en vain, de trouver un compromis, laissant le Premier ministre en position délicate. Ce lundi, Lecornu doit rencontrer toutes les forces politiques, alors qu'un conseil des ministres est programmé dans la soirée. L'option d'une loi spéciale pour prolonger temporairement le budget 2025 est actuellement privilégiée, avec des discussions devant aboutir d'ici mardi soir.
Retailleau, en plus de ses critiques concernant les concessions, accuse Lecornu de vouloir « contourner le Sénat ». Ce reproche est d'autant plus pertinent que plusieurs députés LR ont ignoré les instructions du parti lors du vote sur le budget de la Sécurité sociale. Sébastien Lecornu a lui-même admis qu'un compromis était hors de portée avant la fin de l'année, pointant du doigt certains sénateurs de droite et du centre pour leur « absence de volonté d’avancer ».
Le ton se fait également plus amer entre les deux hommes. Retailleau a déploré l'absence de communication avec Lecornu depuis l'échec de son premier gouvernement, évoquant un manque de transparence concernant la nomination de Bruno Le Maire au ministère des Armées. « Je suis un rural, et je n'apprécie pas qu'on renie une parole donnée », conclut Retailleau, désignant l'ancien ministre de l'Économie comme « responsable d'une dette dépassant les mille milliards ».
Cet échange témoigne des tensions politiques actuelles autour du budget, alors que l'exécutif est confronté à des choix difficiles face aux attentes divergentes des différents partis, soulignant ainsi les défis de la gouvernance française dans le climat politique actuel.







