Lors d'une récente émission, le député du Rassemblement National, Jean-Philippe Tanguy, a affirmé que la France, traditionnellement perçue comme un bastion du beurre, importe ce produit. Ce constat peut sembler surprenant pour un pays qui compte tant de passionnés de produits laitiers.
Face à la crise agricole actuelle, Tanguy a exprimé son soutien aux agriculteurs, tout en dénonçant le manque de souveraineté alimentaire. Il a cité des chiffres inquiétants : la France importerait du beurre, des œufs et de la volaille. Pourtant, cette réalité n'est pas nouvelle. Comme l'indiquait France Info, la France a toujours été une nation d'importation de beurre, notamment depuis les années 2000. L'année dernière, le pays a importé 210 000 tonnes de beurre, alors que sa production s'élevait à 350 000 tonnes.
Les origines des importations sont souvent les pays voisins tels que les Pays-Bas, l'Allemagne et l'Irlande, où le beurre est principalement destiné à l'industrie agroalimentaire. Jean-Marc Chaumet, directeur au Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel), précise que ce beurre est souvent conditionné en gros formats, utilisés dans la production de viennoiseries et autres produits transformés. En effet, seuls 5 % du beurre destiné à la consommation quotidienne proviennent de l'étranger, ce qui laisse la majorité aux productions locales de qualité.
Si le marché du beurre en plaquette est en léger déclin, la demande pour des produits transformés continue d'augmenter. Les consommateurs doivent être conscients que le beurre importé se retrouve principalement dans des plats préparés et des pâtisseries industrielles. À ce titre, selon plusieurs experts, la situation économique actuelle ainsi que les fluctuations du marché laitier devraient inciter les laiteries françaises à se concentrer sur des produits à plus forte valeur ajoutée.
La France, bien qu'elle soit un acteur significatif dans le secteur agroalimentaire, fait face à des défis qui remettent en question son image de souveraineté alimentaire. L'Inde demeure le premier producteur mondial, tandis que la France se classe dans le top 10, mais son équilibre commercial agroalimentaire s'est dégradé cette année, créant ainsi des questions sur l'avenir de son industrie laitière.







