Invité sur BFMTV, le ministre de la Justice a exprimé son souhait de classer le protoxyde d'azote comme une drogue, dans le contexte d'accidents tragiques survenus récemment.
"Je souhaite que le protoxyde d’azote soit considéré comme une drogue", a déclaré Gérald Darmanin, lors de son intervention sur la chaîne d'information, le 12 décembre. Cette déclaration fait suite à une réunion avec les parents de Mathis, un jeune de 19 ans tragiquement décédé à Lille après un accident causé par un automobiliste sous l'emprise de cette substance.
Les victimes et leurs proches ont exprimé à Darmanin et à Laurent Nunez, présent lors de la rencontre, leur désir de restreindre l'accès à ce produit. Ils demandent que sa vente soit réservée à des professionnels agréés, sur présentation d'un justificatif, comme l’a précisé Me Antoine Régley, avocat des parents.
Une substance aux effets préoccupants
Le protoxyde d’azote, souvent désigné comme "gaz hilarant", est utilisé principalement en médecine et en gastronomie. Malgré son utilisation licite, sa consommation est déjà interdite pour les mineurs et limitée dans certains espaces publics. Cependant, de récents incidents sur les routes, dont la mort tragique de quatre jeunes dans le Gard, ont suscité des inquiétudes croissantes. En effet, des traces de gaz hilarant ont été retrouvées dans les véhicules impliqués.
Pour lutter contre cette problématique, Gérald Darmanin envisage de renforcer la législation concernant l'usage de cette substance, en interdisant spécifiquement sa consommation au volant. Il propose également la saisie de véhicules contenant du protoxyde d’azote et de considérer cette consommation comme une "circonstance aggravante" en cas d'accident mortel. Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez, a souligné l'importance d'empêcher tout "usage détourné" de ce gaz, afin de le limiter à sa fonction initiale sans en faire un euphorisant.
Bien qu'il ne soit pas encore classé comme stupéfiant, Nunez souhaite qu'il soit, dans certaines situations, traité comme tel. Une enquête Ipsos de la Fondation Vinci Autoroutes a révélé que 10 % des jeunes de moins de 35 ans ont expérimenté le gaz hilarant, avec la moitié d'entre eux l'ayant consommé alors qu'ils conduisaient.
La déclaration de Darmanin pourrait donc marquer un tournant dans la législation française, incitant les jeunes et les adultes à réfléchir aux conséquences de l'utilisation du protoxyde d'azote. Des experts en santé publique appellent également à diversifier les campagnes de sensibilisation sur les dangers inhérents à cette substance, afin de protéger la sécurité routière et la santé des jeunes.







