Analyser la production et la consommation d'électricité en France au cours des dix dernières années révèle une situation préoccupante. La tendance actuelle démontre que l'industrie électrique se dirige vers une impasse, mettant en péril notre avenir économique.
La programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), lancée le 17 août 2015, semble avoir échoué à adresser la réalité : il ne s'agit pas d'une surcapacité de production, mais plutôt d'une demande en chute libre. Selon une étude publiée par Le Monde, cette baisse de la consommation est symptomatique d'une économie affaiblie, marquée par un déclin de l'activité industrielle.
En 2012, la puissance installée de notre réseau électrique était de 129 GW, dont 63,1 GW issus du nucléaire. En 2024, cette puissance a atteint 155,5 GW, avec une production annuelle nettement en dessous des attentes. Ce changement s'accompagne d'une forte dépendance aux importations : le 10 janvier 2024, par exemple, la France a dû importer 3,8 GW lors d'un pic de consommation de 86 GW, nous obligeant à compter sur nos voisins européens, comme l'Allemagne, qui contrairement à nous, peinent également à satisfaire leurs besoins énergétiques.
« Le 10 janvier a révélé les limites de notre système électrique : nous ne pouvons plus assurer notre autonomie », souligne un analyste du secteur énergétique.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 67 % de notre électricité provient du nucléaire, mais les autres sources d'énergie renouvelable, bien qu'en augmentation, restent insuffisantes pour combler le vide laissé par la baisse de la puissance thermale fossile. Les énergies renouvelables, représentant 13,3 % de notre mix en 2024, soulignent la nécessité d'une stratégie claire pour intégrer ces sources de manière efficace.
Les experts s'accordent à dire que pour remédier à cette fragilité, la France doit non seulement renforcer son parc nucléaire mais également investir massivement dans les infrastructures de production d'énergie, y compris les énergies renouvelables. Comme l'a déclaré Valeurs Actuelles, le retour à une dynamique industrielle et énergétique solide est impératif pour prévenir des coupures de courant à l’avenir.
La PPE doit donc être repensée rapidement. La prévention d'une crise énergétique en France nécessite un engagement clair et résolu envers une refonte stratégique de notre politique énergétique. D'ici là, le risque de black-out reste une menace palpable, et il en va de notre responsabilité collective de défendre un avenir énergétique durable.







