Le 20 décembre, la Commission sur les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a publié un avis marquant l'importance de créer « un parcours en santé spécifique, adapté à la vulnérabilité des mineurs ». Cette initiative vise à renforcer la collaboration entre les secteurs de la santé, de la justice et de la protection de l'enfant.
Dans le cadre de ses préconisations, la Ciivise a souligné la nécessité d’un suivi attentif des recommandations formulées dans son précédent rapport intitulé « On vous croit ». Pour assurer une meilleure prise en charge des enfants victimes de violences sexuelles, elle propose d'établir des parcours de santé adaptés, tant pour les victimes que pour les mineurs auteurs de comportements inappropriés. Ce parcours doit permettre à chaque enfant d'être entendu et soigné dans un environnement sécurisé, par des professionnels spécialement formés.
Ce système devra inclure une réduction du nombre d'entretiens et d'examens médicaux, favorisant ainsi la bienveillance et la sécurité émotionnelle des jeunes. La Ciivise insiste sur l'importance de l'écoute et de la compréhension des jeunes tout au long de leur parcours de soins. Les unités d’accueil pédiatriques pour enfants en danger (UAPED) doivent également être généralisées sur l'ensemble du territoire, facilitant ainsi la prise en charge et l'audition des mineurs.
Pour renforcer le cadre légal, la Ciivise appelle à une formation des magistrats, enquêteurs et avocats aux spécificités de la pédiatrie médico-légale. Ce besoin de formation est nécessaire pour éviter une vision réductrice des violences sexuelles, souvent centrée sur des manifestations physiques minimales. Par ailleurs, la clarification des règles de partage d'informations confidentielles entre les acteurs de la santé, de la protection de l'enfance et de la justice est également cruciale.
En collaborant avec la Haute Autorité de santé (HAS), la Ciivise souhaite élaborer des « bonnes pratiques professionnelles » pour améliorer les interfaces entre les différents acteurs. Ce parcours de santé innovant devrait être financé par l'Assurance maladie, en intégrant les médecins généralistes, les professionnels de santé mentale, et les structures de pédopsychiatrie. Pour Yves Fortier, pédopsychiatre et membre de la Ciivise, « le soutien des associations d’usagers est fondamental pour garantir une approche centrée sur les besoins des victimes ».
En définitive, les recommandations de la Ciivise visent à créer un environnement où chaque jeune est considéré et protégé. Par ce biais, il devient possible d'envisager une société qui valorise et protège l'enfance de manière proactive.







