En à peine un an, les relations entre les États-Unis et l'Europe ont connu une mutation radicale, catalysée par les critiques acerbes de Donald Trump. Les points de friction sont désormais exposés au grand jour, avec d'un côté, une Stratégie nationale de sécurité signée par Trump, qui réécrit les priorités américaines en intégrant un socle idéologique affirmé, et de l’autre, une interview où il qualifie l'Europe de désastre migratoire
, confrontée à des défis politiques et sociétaux majeurs.
Cette stratégie nouvellement exposée dépeint l'Europe non seulement comme un partenaire en déclin, mais comme un contre-modèle. Cette vision problématique émerge avec virulence, les attentes envers l’Europe étant désormais d’atteindre une efficacité concrète au service des intérêts américains.
La NSS souligne une nécessité criante : chaque alliance doit provenir d'une preuve d’utilité manifeste pour les États-Unis. Dans cette veine, les propos de Trump à Politico insistent sur une Europe en délabrement
, malmenée par des dirigeants qu'il juge stupides
. Son discours, empreint d’obtenir des résultats concrets, a suscité une réaction outrée, surtout en Allemagne, où le chancelier Friedrich Merz a critiqué certaines assertions comme inacceptables
.
Au-delà d'une simple critique, l'émergence d'une volonté d'influence politique devient évidente. Trump admire ouvertement certains dirigeants européens, notamment Viktor Orban, qu'il présente comme un modèle dans la gestion des flux migratoires. Lorsqu'on l'interroge sur une possible interférence dans les processus électoraux européens, Trump ne cache pas son intention d'agir, s'auto-proclamant même le papa
de l'OTAN.
Les sondages révèlent une repatternisation des opinions publiques : dans des pays comme l'Allemagne et le Royaume-Uni, une majorité estime que les choix présidentiels américains influent davantage sur leur avenir que ceux de leurs propres dirigeants. En France, 43% confirment cette notion, trouvant Trump plus fort et décisif
que ses homologues européens, ce qui renforce le clivage perçu des relations transatlantiques.
Paradoxalement, quoiqu'influencés par Trump, une majorité d'Européens des pays comme l'Italie ou l’Espagne ressentent une frustration croissante face à la gestion de cette relation par l’Union européenne, appelant leurs dirigeants à être plus fermes face à la Maison Blanche. Ce désir d'affirmation politique devient évident, tandis que l'autorité de Trump semble dominer plus que jamais le paysage politique du vieux continent.







