Le phénomène du recrutement de mineurs par des groupes criminels a pris une ampleur alarmante en Europe, notamment en France. Europol a récemment annoncé qu'au cours des six derniers mois, 193 individus ont été arrêtés dans le cadre de cette lutte contre un fléau grandissant, incluant des enfants recrutés sous la contrainte ou par des promesses d'argent.
Dans un communiqué diffusé le 8 décembre, Europol a précisé que cette opération de grande envergure, lancée à la fin du mois d'avril, répond à l'inquiétude croissante face à l'utilisation des jeunes par des gangs pour des crimes violents, en particulier des assassinats. Ces jeunes sont souvent ciblés à travers les réseaux sociaux, où ils sont facilement manipulés grâce à leur vulnérabilité. Ils sont notamment attirés par des cadeaux tels que des consoles de jeux vidéo, ce qui ne fait qu'aggraver la situation, explique le général Jean-Philippe Lecouffe, directeur des opérations d'Europol, à France Inter.
Au total, parmi les personnes arrêtées, 63 étaient des mineurs susceptibles de s'engager dans des activités criminelles, tandis que 40 personnes agissaient comme facilitateurs et 84 en tant que recruteurs. Ces chiffres révèlent l'ampleur de la menace et les efforts nécessaires pour y faire face, car comme le souligne le général, "On estime que c'est un bon bilan, mais le travail n'est pas terminé".
Une menace croissante sur les réseaux sociaux
Ce mode de fonctionnement permet de créer une distance entre le recruteur et le jeune qui passe à l'acte, ce qui complique la détection des infractions. Les enquêteurs des pays européens, notamment de France, Belgique, Finlande, Allemagne et Royaume-Uni, collaborent concrètement au sein de l’opération "Grimm" pour mieux comprendre et contrer ce phénomène. Le partage d'informations est essentiel pour démanteler ces réseaux, et Europol témoigne d'un "progrès significatif" dans cette lutte.
La montée de ce type de criminalité soulève des préoccupations importantes quant à la responsabilité pénale des mineurs. Ils échappent souvent à des sanctions dans certains pays, ce qui incite les gangs à les recruter de plus en plus. Le général Lecouffe insiste sur la nécessité d'alerter les familles et les services de police sur la gravité du problème : "Il est crucial de sensibiliser le public et d'assurer une réponse appropriée face à ce phénomène souvent sous-estimé".
Le débat s'ouvre également sur la nécessité de réguler davantage les plateformes numériques pour protéger les jeunes des influences néfastes. Selon les experts, il est impératif de renforcer les lois entourant le recrutement des jeunes dans la criminalité pour garantir leur sécurité. L'action d'Europol, bien que saluée, n'est qu'un début dans la lutte contre cette menace mondiale croissante, et il reste encore beaucoup à faire pour sécuriser nos enfants contre ces réseaux criminels.







