Le 3 décembre, le drame s'est abattu sur Alès, dans le Gard, où trois jeunes, âgés de 14 à 19 ans, ont tragiquement perdu la vie après que leur véhicule a plongé dans une piscine. Sur place, plusieurs bouteilles de protoxyde d'azote ont été découvertes, soulevant ainsi la question de la consommation de cette substance au volant.
Des incidents similaires ont été rapportés ces derniers mois, laissant les autorités perplexes face à un phénomène en pleine explosion. Selon Guillaume Grzych, biologiste et président de l'association Protoside, de plus en plus de personnes prennent le volant après avoir inhalé ce gaz euphorisant, qui peut entraîner une perte de contrôle, des réflexes affaiblis et un allongement du temps de réaction. Des témoignages évoquent même des épisodes de blackout, où les victimes perdent temporairement la vue en raison de l'intoxication.
Malgré une législation qui limite la vente de protoxyde d'azote aux mineurs et dans certains lieux, les utilisateurs trouvent des moyens de contourner ces restrictions. Une plongée dans la réalité du terrain révèle des jeunes utilisant ce gaz tout en conduisant, aggravant ainsi les risques d'accidents mortels. Clément Coasne, du syndicat Unité Police, témoigne : “C'est comme si quelqu'un avait consommé de la cocaïne et prenait le volant.”
La difficulté de la détection de cette substance par les forces de l'ordre joue également un rôle clé dans la problématique. Les recherches actuelles se concentrent sur l'identification d'une signature biologique permettant d'établir une preuve de consommation. L'absence d'outils de contrôle freine les efforts des autorités pour réglementer cet usage. De plus, même en cas d'arrestation, la simple possession peut être sanctionnée par une amende de 150 euros, ce qui n'effraie pas les consommateurs.
Antoine Regley, avocat des parents d'une des victimes, appelle à une législation renforcée, indiquant deux mesures urgentes : la suspension de la vente aux particuliers et la pénalisation de la possession et de la consommation au volant. En parallèle, des arrêtés municipaux ont été instaurés dans certaines villes pour interdire la détention de cette substance. Cependant, le chemin reste semé d'embûches
À terme, le ministre de l’Intérieur pourrait bientôt répondre aux appels pressants pour une législation plus stricte. Alors que des études révèlent qu'un jeune sur dix a déjà consommé du protoxyde d’azote en soirée, il devient crucial d'agir pour prévenir de futurs drames sur nos routes.
Sources : Actu, Protoside, Unité Police.







