Les récents commentaires d'Edouard Philippe concernant le budget de la Sécurité sociale provoquent des réactions vives parmi les figures politiques du gouvernement Lecornu, notamment Agnès Pannier-Runacher, Gabriel Attal et Xavier Bertrand, alors que le vote crucial approche le mardi 9 décembre.
La partie recettes de ce budget a reçu le feu vert le 5 décembre avec un vote de 166 voix pour, 140 contre, et 32 abstentions, soutenue par des partis comme Renaissance, le MoDem et le PS. La phase suivante est un vote sur l'ensemble du texte prévu pour mardi, mais des tensions sont palpables.
Les députés de LR et Horizons se sont largement abstenus, en grande partie à cause de l'appel d'Edouard Philippe à ne pas voter le texte en l'état. Cette déclaration a été interprétée comme un véritable coup de semonce au sein de la coalition. Dans cette optique, Agnès Pannier-Runacher, ancienne ministre macroniste, a exprimé son incompréhension face aux choix de Philippe, déplorant que ces derniers ne correspondent pas à l'esprit de responsabilité qu'elle attend d'un leader politique aspirant à la présidence, rapportant ses propos à France Info.
"Je ne comprends plus Edouard Philippe […] son message semble déroutant, même au sein de son propre groupe", a-t-elle souligné, reflétant l'inquiétude de certains membres de Horizons qui partagent son étonnement.
Gabriel Attal et Xavier Bertrand rejoignent le débat
Gabriel Attal, leader du parti Renaissance, a conseillé à Philippe de garder son "sang-froid" et d'éviter de céder à la provocation, tandis que Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a rappelé l'importance de laisser le débat parlementaire suivre son cours sans interférences.
Pour sa part, Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, est allé plus loin en accusant Philippe d'une "vengeance personnelle" à l'égard d'Emmanuel Macron, affirmant sur BFMTV que ce comportement nuirait à la cohésion au sein du gouvernement.
Ces tensions illustrent des fractures au sein de la coalition, essentielle pour la réussite du vote à venir. Selon plusieurs analystes politiques, la position d'Edouard Philippe pourrait avoir des conséquences sur l'avenir de Horizons, mais aussi sur la dynamique de la majorité présidentielle. Ces interrogations sur sa stratégie laissent à penser que le chemin vers le vote final sera semé d'embûches.







