Le protoxyde d'azote, popularisé pour ses effets euphorisants, laisse un nombre croissant de victimes dont les séquelles peuvent être dévastatrices. En effet, cette substance altère non seulement l'état psychologique des jeunes, mais entraîne également des troubles physiques alarmants, notamment des dysfonctionnements érectiles et des difficultés urinaires. La récente tragédie ayant coûté la vie à trois jeunes à Alès, suite à un accident de la route lié à la consommation de ce gaz, a rappelé l'urgence de la situation.
Le docteur Christophe Riou, médecin addictologue à Lyon, souligne que les conséquences du protoxyde d'azote sont particulièrement graves. La consommation excessive de ce gaz provoque une dégradation de la vitamine B12 dans l'organisme, essentielle pour le bon fonctionnement des nerfs. À ce titre, une altération des nerfs sensitifs, notamment ceux responsables de l'érection, peut survenir, causant des troubles érectiles. Les patients touchés par de tels symptômes ressentent souvent une dégradation générale de leurs capacités motrices, pouvant aller jusqu'à des problèmes de rétention d'urine, nécessitant même des sondages urinaires.
Cette problématique, bien que méconnue, s'est aggravée ces dernières années. Selon le docteur Riou, la connexion entre la consommation de protoxyde d'azote et un état dépressif croissant est évidente. Les patients, souvent jeunes, montrent des signes de désengagement émotionnel et de troubles cognitifs, ce qui complique leur entrée en traitement. "Il s'agit d'un cercle vicieux où l'addiction engendre des problèmes psychologiques qui, à leur tour, exacerbent l'usage", déclare-t-il.
Les solutions existent, mais leur mise en œuvre reste délicate. La première étape cruciale est d'arrêter la consommation de protoxyde d'azote. Parallèlement, une supplémentation en vitamine B12 et une rééducation ciblée avec des kinésithérapeutes peuvent être bénéfiques. Cependant, l'accès à ces soins demeure difficile, en raison de la apathie généralisée que ressentent de nombreux jeunes concernés.
Les experts s'accordent à dire que la prise de conscience des risques associés à la consommation de protoxyde d'azote est essentielle pour inverser cette tendance préoccupante. Selon un rapport du ministère de la Santé, des initiatives visant à sensibiliser le public sur les dangers de cette substance se multiplient. Il est primordial que les jeunes prennent conscience des risques encourus et soient encouragés à chercher de l'aide pour surmonter cette addiction.







