La question des maisons closes refait surface, portée par le Rassemblement national qui propose leur réouverture après des décennies d'interdiction. Lénaig Le Fouillé, porte-parole du Mouvement du Nid, dénoncerait cette initiative comme étant "extrêmement conservatrice". Selon elle, cela fait renaître un "vieux marronnier" anachronique, où le corps des femmes pourrait de nouveau être marchandisé.
La loi Marthe Richard de 1946 a mis fin à ces établissements, mais le député RN Jean-Philippe Tanguy avance que la pénalisation des clients a exacerbé les difficultés rencontrées par les travailleuses du sexe. Pour lui, la création de maisons closes tenues par les prostituées elles-mêmes pourrait améliorer leur situation en leur offrant un cadre plus sécurisant.
Les critiques fusent, notamment de la part d'associations comme le Mouvement du Nid, qui laissent entendre que cette vision pourrait contribuer à la déshumanisation des femmes dans un système déjà fragilisé. "Les hommes ne devraient pas pouvoir s’accaparer le corps des femmes contre de l’argent", affirme Lénaig Le Fouillé lors d'une interview sur Franceinfo.
En parallèle, des experts en sciences sociales soulignent que cette proposition pourrait aggraver la stigmatisation des prostituées, en les réduisant à des objets de commerce. Par ailleurs, des études montrent que les modèles de légalisation dans d’autres pays, comme les Pays-Bas ou la Nouvelle-Zélande, n’ont pas nécessairement conduit à de meilleures conditions de travail pour les prostituées. La question des maisons closes s'annonce donc comme un sujet délicat au cœur d'un débat sociétal complexe, où les enjeux de droits humains, de sécurité et de liberté individuelle se croisent.







