Inauguré récemment à Paris, le centre Asterya se distingue comme le premier établissement d'hôpital de jour en France dédié aux soins des enfants maltraités. Avec un design accueillant, mélangeant couleurs pastel, toboggans et espaces de jeu, le centre vise à créer un environnement apaisant pour les jeunes traumatisés par des violences familiales.
Le professeur Céline Greco, fondatrice d'Asterya et cheffe du service de la douleur à l'hôpital Necker, souligne l'importance de ce lieu pour les 380.000 enfants confiés à l'Aide sociale à l'enfance (ASE) en France, dont la moitié sont placés à cause de violences physiques ou psychologiques. Elle ajoute : "Ces enfants ont souvent des besoins médicaux complexes, allant des troubles du comportement aux maladies chroniques. Un suivi précoce et intensif est crucial pour leur bien-être."
Asterya propose des soins pluridisciplinaires, incluant des pédopsychiatres, psychologues et autres spécialistes de la santé. "Le cadre ludique du centre transforme des consultations en moments rassurants où les enfants peuvent s'exprimer et se détendre", explique Alix Bertheau, psychologue, ajoutant que des activités ludico-thérapeutiques permettent de tisser des liens de confiance entre les soignants et les enfants.
Le design du centre, inspiré par des principes de bien-être, inclut des éléments artistiques tels que des peintures du street artist Seth, apportant une touche de poésie à l'espace. "Nous traitons des récits de vie souvent difficiles, donc un environnement convivial est essentiel pour notre propre santé mentale", confie Sacha Amsellem, un autre psychologue travaillant à Asterya.
La nécessité de structures comme Asterya est corroborée par de récentes études, qui estiment que ne pas fournir de soins adéquats à ces enfants pourrait entraîner des conséquences économiques et sociales sévères, évaluées à 38 milliards d'euros par an en France. En effet, les traumas subis durant l'enfance touchent des adultes durant toute leur vie, rendant la prise en charge dès leur plus jeune âge encore plus impérative.
Un deuxième centre est prévu à Bordeaux, ce qui ouvre l’espoir de voir naître d’autres établissements similaires dans d'autres régions comme les Hauts-de-France ou la Provence-Alpes-Côte d'Azur. "Pour la première fois, il existe un lieu dédié à notre bien-être !" s’est exclamé une adolescente lors de son arrivée à Asterya, reflétant ainsi l’immense besoin de telles initiatives au sein de la société.







