Le 8 décembre, le parquet général du Honduras a sollicité l'intervention d'Interpol pour appréhender l'ancien président Juan Orlando Hernandez, récemment gracié par l'ancien président américain Donald Trump. Hernandez, qui a dirigé le pays de 2014 à 2022, a déjà été condamné en 2024 à une peine de quarante-cinq ans de prison aux États-Unis pour trafic de drogue.
Selon Johel Antonio Zelaya Alvarez, procureur général du Honduras, « j’exhorte Interpol à exécuter le mandat d’arrêt international contre l’ancien président, accusé de blanchiment d’argent et de fraude ». Ce retour à la lumière sur Hernandez a ravivé les tensions politiques au Honduras, où les allégations de corruption et d’implication dans les narcotrafic sont omniprésentes.
L'ancien président de droite, âgé de 57 ans, avait été extradé vers les États-Unis, où il a été reconnu coupable d'avoir soutenu des narcotrafiquants, facilitant la contrebande de dizaines de tonnes de cocaïne vers le territoire américain. Sa grâce par Trump, intervenue le 1er décembre, a alimenté un retour très controversé sur la scène politique, malgré des accusations graves qui continuent de peser sur ses épaules.
Une grâce contestée et des accusations graves
La grâce accordée par Trump a soulevé des questions de légitimité, surtout avec le soutien actif de l'ancien président américain pour le candidat Nasry Asfura, lié au parti du président précédent. Ce dernier a provoqué l'indignation au sein du parti Libre de la présidente sortante Xiomara Castro, qui a appelé à une « annulation totale » des récentes élections, dénonçant une « ingérence » des États-Unis.
Selon certains analystes, les actions de Trump en faveur de Hernandez ne sont pas seulement une question d'amitié politique mais s'inscrivent dans un cadre plus large de manipulation des élections au Honduras. L'analyste politique José Antonio Rodríguez a déclaré à la chaîne de télévision cathodique local que « ce soutien manifeste remet en question la souveraineté du Honduras et pourrait avoir des répercussions néfastes sur la démocratie ».
Le processus électoral, entaché par des accusations de fraude, n'est pas encore transparent, et les résultats intermédiaires placent Asfura en tête, mais avec une concurrence serrée face au candidat libéral Salvador Nasralla. Le scrutin, déjà émaillé de suspensions, a exacerbé les contestations, illustrant des divisions profondes au sein de la société hondurienne.
La situation au Honduras met en lumière la lutte pour la justice et l'état de droit dans un pays encore marqué par des décennies de corruption et de violence.






