La Havane a été le théâtre d'un procès retentissant, mais presque entièrement secret, qui a conduit Alejandro Gil, l'ancien ministre cubain de l'Économie, à être condamné à perpétuité. Reconnu coupable d’espionnage et de divers délits économiques, Gil, âgé de 61 ans, a reçu cette lourde peine suite à des accusations qui soulèvent de nombreuses questions sur la transparence de la justice cubaine.
Selon la Cour suprême, Gil a été déclaré coupable d'espionnage, de corruption et de plusieurs infractions graves, y compris la détérioration et la divulgation de documents classifiés. La nature exacte des activités d'espionnage n'a pas été précisée, laissant les observateurs interrogatifs sur le pays ou l'entité concernée.
"Il a utilisé sa position pour tirer profit personnellement, en accédant à des informations sensibles puis en les transmettant à des puissances étrangères", rapporte le quotidien français Le Monde. Des témoins affirment que les audiences se sont tenues sous une surveillance policière stricte, rendant difficile une évaluation juste du déroulement du procès.
Ce jugement intervient à un moment critique pour Cuba, alors que le pays subit une crise économique sans précédent, aggravée par des tensions internes croissantes. Un économiste cubain a déclaré : "La chute de Gil pourrait être perçue comme un scapegoat, une façon de détourner l'attention des véritables problèmes économiques auxquels le pays est confronté."
Sa famille a exprimé son indignation après l'annonce des verdicts, sa fille ayant même appelé à un procès public. Ce manque d'équité apparente dans le traitement de l'affaire génère une méfiance palpable parmi la population, comme l’indiquent de nombreux groupes civiques.
Avec son appel imminent, la crise politique et économique pourrait encore se creuser, ajoutant à l'incertitude qui règne sur l'île. Comme l’a observé France 24, des cas similaires de fonctionnaires mis en accusation ont souvent conduit à des purges au sein du gouvernement. Les implications de cette affaire pourraient se répercuter sur le paysage politique cubain dans les mois à venir.






