La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso, nations voisines liées par une histoire complexe, ont récemment vu une lueur d'espoir avec la visite d'Adama Dosso, ministre ivoirien de l’Intégration africaine, à Ouagadougou. Faisant suite au coup d'État du 30 septembre 2022, qui a plongé les relations bilatérales dans une période de tensions, cet événement marque un potentiel renouveau.
Dans une déclaration officielle, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré, a souligné que les discussions entre les deux parties ont eu lieu dans un cadre de « vérité et de sincérité ». Ce climat de dialogue pourrait être le premier pas vers une normalisation des relations, saluée par de nombreux observateurs. En effet, une telle approche pourrait délier les nœuds de méfiance accumulés durant ces dernières années, notamment à cause des accusations réciproques d’ingérence politique.
Les tensions entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso ont été exacerbées par des événements tragiques tels que la mort en détention d'Alain Christophe Traoré, un influent militant pro-junte. Cette situation a considérablement terni l'image de la gestion des droits humains des deux gouvernements. Toutefois, lors de ses entretiens à Ouagadougou, Adama Dosso a évoqué la nécessité d'aborder « le linge sale en famille », invitant à se tourner vers un avenir pacifique et positif.
Alors que près de 70 000 Burkinabè se sont réfugiés en Côte d'Ivoire, la question de leur intégration et des protections accordées se pose avec acuité. Des économistes et analystes politiques, comme ceux cités par RFI, voient en cette rencontre un potentiel catalyseur pour des initiatives économiques communes et un partenariat stratégique plus soutenu. En effet, une coopération renforcée pourrait non seulement stabiliser la région, mais aussi favoriser les investissements et les échanges commerciaux.
La question des relations bilatérales, marquée par des accusations de chaque côté concernant le soutien à des groupes d'opposition, pourrait également être révisée à la lumière de cette visite encourageante. Des voix émergent pour rappeler l'importance d'une unité régionale face à des défis communs, notamment la lutte contre le terrorisme, qui menace la sécurité de la région.
Il semble que la diplomatie puisse être le chemin privilégié pour redresser la barre des relations entre les deux nations. Bien que de nombreux défis demeurent, le déplacement d'Adama Dosso à Ouagadougou est un signe poignant qu’un dialogue constructif pourrait refaçonner les interactions entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso.







