La cour criminelle de la Dordogne se penche sur un cas tragique : un homme de 41 ans est accusé de viols incestueux sur sa belle-fille, qui était âgée de 10 à 15 ans lors des faits. Émie, aujourd'hui âgée de 17 ans, a pris la décision courageuse d'assister à l'audience en public, ne souhaitant pas accorder à son bourreau le privilège du huis clos. Son avocat, Me Reda Hammouche, soutient qu'elle refuse de vivre dans l'ombre de la honte, affirmant : « Je n’ai pas envie d’avoir honte ».
Elle se tient dignement à la barre, le regard déterminé, ses mains manipulant un mouchoir. Face à elle, son accusé, la tête dans les mains, semble abattu. Les abus, qui se seraient produits régulièrement entre 2018 et 2021, sont décrits par Émie comme un véritable calvaire : « Ça avait lieu toutes les semaines, plusieurs fois par semaine ». Elle témoigne également que les abus se sont intensifiés avec le temps, transformant sa chambre, qu'elle voyait jadis comme un « refuge », en ce qu'elle qualifie désormais de « chambre des tortures ».
En 2021, Émie tente de parler de son expérience à sa mère mais ne reçoit pas le soutien escompté, ce qui la pousse à se rétracter. Les abus ne font qu'empirer jusqu'à ce qu'en 2023, un incident avec son téléphone permette à sa mère de découvrir des messages inappropriés envoyés par son conjoint, conduisant à la dénonciation. La douleur qu'elle ressentait était si forte qu'elle évoque des maux de tête et des vertiges, apportant un témoignage exprimant à la fois sa souffrance et sa résilience.
L’accusé nie toute penetration, parlant de « craquage » lié à des turbulences personnelles, ce qui a provoqué une réaction froide de la cour. En effet, des experts affirment que le cas est une « affaire d’opportunité », illustrant comment la confiance d'Émie a été trahie par son beau-père. Un examen médical a révélé des lésions indicatives d'abus sexuels, que la mère d'Émie refuse d'ignorer, admettant sa culpabilité pour ne pas avoir cru sa fille au début.
Le procès se poursuit, suscitant de vives discussions dans la société sur l'importance de briser le silence autour de tels crimes. Des experts en psychologie s'accordent à dire que le courage d'Émie pourrait inspirer d'autres victimes à parler et à chercher justice. Le verdict du procès, très attendu, pourrait influencer non seulement la vie d'Émie, mais aussi les perceptions autour des cas de violence familiale en France.
Une jeune femme courageuse témoigne contre son beau-père accusé de viols
À 17 ans, elle choisit la vérité face à son beau-père, un acte de bravoure rare.







