La douceur climatique qui s'installe en Nord-Isère soulève des interrogations parmi les arboriculteurs. Bien que les températures encore positives en ce début décembre ne posent pas de risques immédiats, l'inquiétude grandit face à un éventuel hiver clément, essentiel à la régénération de la végétation.
Jérôme Jury, arboriculteur et maraîcher à Saint-Prim, tempère l'inquiétude : « Nous avons régulièrement observé des températures anormalement élevées début décembre ces dernières années. Pour le moment, ce redoux n'affecte pas nos cultures. Nos arbres viennent de perdre leurs feuilles, et nous entrons dans une période de dormance. » Cependant, il souligne l'importance d'un hiver bien marqué. « Si les températures restent trop clémentes, la végétation pourrait ne pas entrer en dormance correctement, mettant ainsi en péril la floraison du printemps. »
Un sentiment partagé par Jérôme Ogier, producteur de poires à Seyssuel. Il précise : « Jusqu'à fin décembre, il n'y a pas de danger pour nos cultures. Toutefois, nous avons besoin de froid pour permettre une bonne repos végétatif. Un hiver doux risque d'encourager une floraison prématurée, ce qui pourrait avoir un impact négatif. »
Les arboriculteurs craignent également l'absence de gel pour éliminer les ravageurs. Jérôme Jury indique : « Le froid est crucial non seulement pour la dormance, mais aussi pour détruire les insectes nuisibles. Si les pucerons survivent à un hiver chaud, ils pourraient réapparaître tôt dans la saison, causant des dommages significatifs. »
Les jours passent et le sentiment d'incertitude persiste. Les experts s'accordent à dire qu'il est difficile de prévoir les conséquences d'un hiver inhabituel. Selon la Météo-France, bien que le phénomène de réchauffement climatique contribue à ces observations, chaque année demeure unique et soumise à divers facteurs environnementaux.
Dans ce contexte, il est essentiel pour les arboriculteurs de rester alertes et d'adapter leurs pratiques agricoles pour minimiser les risques. L'observation et l'anticipation sont leurs meilleurs alliés face à une nature en perpétuelle évolution.







